Les supporters nerazzurri ont donné de la voix, sifflés de toutes leurs forces pour tenter de déstabiliser Dominik Szoboszlai, seul dans la surface au moment de défier Yann Sommer. On jouait la 88ᵉ minute et Liverpool venait d’obtenir un pénalty particulièrement généreux après un tirage de maillot d’Alessandro Bastoni sur Florian Wirtz, finalement sanctionné après intervention de l’assistance vidéo. Malgré le bruit et la pression, l’international hongrois n’a pas tremblé. Suppléant Mohamed Salah, tireur habituel des Reds mais puni et privé du déplacement en Italie après sa sortie incendiaire du week-end, il a choisi de frapper croisé et fort pour ne laisser aucune chance au portier suisse de l’Inter Milan.

Un but, un seul, qui a fait toute la différence entre deux équipes ayant rivalisé toute la soirée et offert un spectacle de belle facture. Un but synonyme de victoire plus que précieuse pour un champion d’Angleterre en crise et dont la nuit lombarde a peut-être dessiné les contours d’un nouvel espoir.

"Un match nul était juste"

Si Liverpool savourait ce sursaut européen, l’Inter Milan déplorait un revers évitable. "Un match nul était juste, tant au vu de l'approche que du déroulement de la rencontre", a réagi Cristian Chivu en conférence de presse. "Je m'attendais à cette intensité de la part de Liverpool, mais nous avons débuté trop timidement. En seconde période, j'ai trouvé que l'équipe avait plus d'énergie, comme lors des vingt dernières minutes de la première mi-temps. Mais quand le niveau d'énergie baisse et qu'on ne peut pas faire de changements, le repli défensif est inévitable", a-t-il analysé ensuite.

L’Inter Milan aura donc manqué d’impact et finalement de solidité pour tenir le nul. Et si ce revers ne remet pas en cause les chances de qualifications des Nerazzurri, solidement arrimés au Top 8, il marque un coup d’arrêt. Victorieux de ses quatre premiers matchs européens de la saison, le club italien a enregistré sa deuxième défaite consécutive dans la compétition, ce qui ne lui était plus arrivé depuis la saison 2021-2022. Il avait alors perdu son dernier match de groupes contre le Real Madrid (0-2) avant de chuter en huitièmes de finale aller contre…Liverpool (0-2). La différence est que ces deux rencontres avaient été séparées de plus de deux mois.

Chivu imite Mourinho

Pour trouver trace de deux défaites dès la phase de groupes de l’Inter Milan, il faut ainsi remonter 17 ans en arrière. Elles étaient intervenues exactement à la même période les Nerazzurri, dirigés par José Mourinho, ayant perdu à l’époque à domicile contre le Panathinaïkos (0-1) le 26 novembre 2008, puis à l’extérieur le 9 décembre 2008 chez le Werder Brême (1-2).

S’il se serait bien passé d’imiter le "Special One" sur ce point, Cristian Chivu regrettera aussi que son équipe ait perdu à Giuseppe-Meazza pour la première fois depuis le 7 septembre 2022 (0-2 contre le Bayern Munich) ; la fin d’une invincibilité de 18 matchs. Le Roumain et ses hommes auront quelques semaines pour digérer et apprendre de cet échec. Un travail essentiel car le 20 janvier prochain, pour la 7ᵉ journée de la Ligue des champions, ils recevront Arsenal, leader toujours invaincu de la compétition.