Le précipice se rapproche doucement mais sûrement pour Xabi Alonso. L’ancien bienfaiteur du Bayer Leverkusen savait que la rencontre d’hier soir contre Manchester City pouvait être sa dernière sur le banc du Real Madrid en cas de contreperformance. Il faut dire qu’après un début de saison presque parfait sur le strict plan des résultats qui lui a valu nombre d’éloges, le Basque traverse sa première crise sportive depuis son arrivée dans la Maison Blanche en mai dernier.

Une crise dont il ne parvient pas à s’extraire et qui ne manquera pas de s’aggraver dans les jours à venir. Après avoir enregistré une défaite peu reluisante et terminé à 9 contre 11 à domicile en Liga dimanche dernier (0-2 contre le Celta Vigo), son équipe a de nouveau chuté (1-2). Rien d’infâmant certes face à une formation mancunienne en forme qui a remporté à Santiago-Bernabéu sa quatrième victoire consécutive ; mais préjudiciable dans le sens où le Real Madrid affiche seulement deux succès lors de ses huit dernières sorties. "La série de matchs n'a pas été bonne, mais aujourd'hui, l'équipe a montré qu'elle soutenait l'entraîneur. Nous avons perdu contre un bon adversaire qui peut passer. Si nous avions connu une bonne série, personne n'aurait rien dit. La situation est compliquée, je le comprends, mais ici, nous sommes tous inquiets", a réagi Thibaut Courtois en zone mixte.

"Nous sommes tous dans le même bateau"

Une inquiétude légitime dans un club ayant en horreur tout autre résultat que la victoire et qui ne manquera pas d’alimenter la chronique sur la nécessité ou non d’écarter Xabi Alonso. En attendant de savoir quel sort lui sera réservé, ce dernier peut compter sur le soutien indéfectible de son vestiaire. "Nous soutenons l'entraîneur à fond (…) Je pense que oui, cela s'est vu aujourd'hui. Je pense que si quelqu'un n'avait pas été là aujourd'hui... le match aurait été perdu 0-6. Tout le monde s'est battu jusqu'à la dernière seconde et nous avons tout donné sur le terrain. Certains joueurs étaient à la limite physiquement, mais nous sommes tous dans le même bateau", a exposé le gardien belge.

Un bateau qui prend l’eau à chaque sortie depuis cinq semaines, depuis cette défaite sans appel à Liverpool (0-1) où Thibaut Courtois avait multiplié les parades dans l’espoir de maintenir les siens à flot. Un mois où le Real Madrid a perdu tout le crédit accumulé d’août à octobre.

Pour autant, le dernier rempart merengue assure que le vestiaire madrilène reste imperméable aux pressions extérieures, notamment concernant les rumeurs de possible remplacement de Xabi Alonso. "Le coach est serein, il réfléchit à la manière d'améliorer l'équipe et notre jeu. Au final, nous sommes au Real Madrid et la pression, les noms... ce qui sort dans la presse. Personne n'est aussi attentif, avec tout le respect que je vous dois, à ce que vous dites. Nous ne pouvons pas regarder les débats télévisés, il faut déconnecter. C'est normal qu'on en parle quand on traverse une mauvaise passe, mais aujourd'hui, nous avons montré que nous ne sommes pas une équipe morte. C'était une autre image que celle de samedi, où il est vrai que nous avons commencé à jouer et à mettre la pression à la 70e minute, quand un de nos joueurs a été expulsé. C'est notre faute, pas celle du coach", a conclu Thibaut Courtois, toujours prompt à trouver les bonnes parades sur le terrain comme en dehors. Pas sûr néanmoins que cela suffise à éviter de prochains jours pénibles à une Maison Blanche en proie à un début d’incendie.