Faut-il y voir une forme de rancœur tenace ou alors un sadisme délicieux ? L’été dernier, Uli Hoeneß a pesé de tout son poids et usé de ses réseaux pour convaincre Florian Wirtz de signer en faveur du Bayern Munich. Et alors qu’il croyait avoir remporté la mise en obtenant l’accord de principe du joueur, le président d’honneur munichois l’a vu changer d’avis pour finalement signer en faveur de Liverpool, en échange d’une indemnité record en Bundesliga.

S’il s’est félicité de ne pas avoir suivi les enchères délirantes des Reds, le dirigeant allemand semble nourrir un ressentiment certain pour l’ancien meneur de jeu du Bayer Leverkusen. Pourtant, il ne se réjouit pas de ses mésaventures anglaises. "Je plains sincèrement Florian Wirtz. Apparemment, Arne Slot lui a fait une promesse qu'il ne tient manifestement pas. Il lui avait promis un 10. Florian y tenait beaucoup. Et il avait aussi promis de construire une nouvelle équipe autour de lui. Quelle arnaque ! Il a eu un 7, et la nouvelle équipe joue tout sauf autour de Florian Wirtz (...) À Leverkusen, il touchait quasiment tous les ballons. Et s'il en perdait deux, ce n'était pas grave. Maintenant, il touche cinq ballons par mi-temps. Et s'il en perd deux, il a une mauvaise note", a-t-il exposé entre empathie et sarcasme lors du congrès Sport Brand Media organisé ce lundi 1er décembre à Munich.

"Ils n'ont que des chefs et aucun ouvrier"

Absent lors des deux matchs qui ont suivi la trêve internationale, Florian Wirtz a effectué un retour apprécié et plus convaincant lors de la victoire contre West Ham (2-0). Une éclaircie alors qu’il attend toujours de débloquer son compteur en Premier League. Auteur de 10 buts et 13 passes décisives la saison dernière en Bundesliga, l’international allemand de 22 ans est toujours fanny dans le championnat anglais après 13 journées.

Triste de voir le talent de Pulheim embourbé dans une telle situation, Uli Hoeneß a assuré à Bild ne pas être surpris par la dégringolade de Liverpool. "Ils ont dépensé 500 millions d'euros et connaissent une saison désastreuse, à mon avis, parce qu'ils n'ont que des superstars. Ils n'ont que des chefs et aucun ouvrier", a avancé le dirigeant allemand, toujours prompt à critiquer les dépenses des concurrents européens du Bayern Munich. Une critique d’autant plus simple que dans le même temps le club allemand réalise un début de saison hors norme avec 18 victoires en 20 matchs toutes compétitions confondues.