Le voyant clignote toujours rouge pour les Reds. Après une saison au paradis en Premier League, ils connaissent un retour de bâton particulièrement brutal. Malgré un recrutement dispendieux, Liverpool a perdu sa cohérence, sa solidité et ses résultats.

Opposé à Nottingham Forest ce week-end, le champion d’Angleterre a subi une nouvelle déroute (0-3), concédant sa sixième défaite sur ses sept derniers matchs en championnat et glissant pour la première fois depuis onze ans dans la seconde moitié du tableau (11e). Un choc aux causes multiples. Si les recrues phares, Florian Wirtz et Alexander Isak, sont logiquement pointées du doigt, certains cadres le sont aussi, à l’image de Mohamed Salah.

Le double problème Salah

Encensé la saison passée quand il empilait les buts et les actions décisives, l’international égyptien a perdu de sa superbe et s’est transformé en problème. Peu connu pour ses qualités défensives, il ne parvient plus à compenser cette faille. “Salah ne les aide pas défensivement”, a souligné Wayne Rooney dans son podcast The Wayne Rooney Show, reprenant une critique déjà formulée il y a quelques semaines par Jamie Carragher.

S’il conçoit une baisse de régime, alimentée également par le décès de Diogo Jota, l’ancien attaquant de Manchester United connu pour sa ténacité sur le terrain ne tolère pas le manque de mordant de la star de Liverpool. “Ils traversent une période difficile, n'est-ce pas ? Il faut probablement tenir compte des conséquences de ce qui est malheureusement arrivé à Jota. Quel effet cela a-t-il sur les joueurs, car ce sont ses coéquipiers ? Cela a forcément un impact. Mais cela ne justifie pas le fait de ne pas se battre et de ne pas tacler”, tacle-t-il.

Dans ce contexte, il juge que le statut de star qui protège Mohamed Salah fragilise le collectif des Reds. “Si vous faites partie des joueurs qu'ils ont recrutés, que vous êtes sur le banc et que vous le voyez ne pas courir – et encore une fois, c'est une légende du club et tout ce qu'il a fait pour le club – mais si vous êtes sur le banc, quel message cela vous envoie-t-il ?”, interroge l’Anglais qui milite pour un geste fort d’Arne Slot. “Si j'étais Slot, j'essaierais de prendre une décision importante afin qu'elle ait un impact sur le reste de l'équipe”.

Sortir de l’ombre de Klopp

Après l’état de grâce inattendu pour sa première année sur le banc de Liverpool, le manager néerlandais connaît justement une mauvaise passe et subit le parallèle avec Jürgen Klopp. “Le plus important, c'est que lorsqu'il obtient une série de résultats comme celle-ci, le nom de Klopp revient sans cesse sur le tapis. C'est un peu comme la présence de Sir Alex Ferguson. Par exemple, lorsque David Moyes est arrivé (à Manchester United) et (Louis) Van Gaal, le nom de Fergie revenait toujours sur le tapis. Avec Slot, c'est Klopp qui revient sans cesse sur le tapis : 'Ce n'est pas Jürgen Klopp, il n'est pas aussi bon que Jürgen Klopp'”, a exposé Wayne Rooney, qui a connu le difficile après Ferguson à Old Trafford.

Pour lui, il apparaît essentiel de ne pas abandonner l’ancien entraîneur de Feyenoord. “Je pense que les supporters de Liverpool doivent simplement passer outre et le soutenir”. Un soutien qui ne sera pas de trop au regard du défi qui l’attend pour réveiller son équipe et lui redonner une identité claire. “Je pense que Slot a du pain sur la planche pour les remettre sur les rails et les faire gagner”, a confirmé Wayne Rooney. Après l’allégresse, Arne Slot affronte ses premières difficultés : un moment idéal pour montrer son caractère et peut-être faire des choix forts afin d’imposer son style tout en rompant juste ce qu’il faut avec le passé.