Le North London Derby n’est jamais un match comme les autres. Même dans une saison où l’un des deux clubs semble supérieur à l’autre. Arsenal, leader de Premier League avec quatre points d’avance sur son dauphin Manchester City, est sans aucun doute le grand favori de sa confrontation avec Tottenham ce dimanche. Meilleure défense du championnat, invaincus depuis 14 rencontres toutes compétitions confondues, les Gunners sont indéniablement l’une des formations les plus solides et complètes en Europe. 

De leur côté, les Spurs réussissent un premier tiers de saison plutôt positif avec une 5e place intéressante. L’équipe de Thomas Frank est dans le bon wagon, au contact des plus grosses écuries du Royaume mais semble encore se chercher véritablement. Les hommes du technicien danois sont trop souvent sur courant alternatif, attendant souvent d’être menés pour réagir.

Un derby renversant en 2010

Arsenal paraît donc tenir largement la corde dans ce derby qui se profile ce dimanche 23 novembre, encore plus à domicile. D’autant que Tottenham n’a plus gagné sur la pelouse de l’Emirates depuis 15 ans, presque jour pour jour. Le dernier succès des Spurs dans l’antre des Gunners remonte au 20 novembre 2010. Une rencontre qui est restée dans les mémoires des fans des deux équipes puisque le scénario avait été renversant. Menés 2-0 à la pause, les visiteurs étaient parvenus à inverser la tendance en seconde période et décrocher une superbe victoire dans les toutes dernières minutes grâce à une tête du Français Younès Kaboul. Ce jour-là, les Canonniers dirigés par Arsène Wenger nourrissaient aussi des ambitions de titre. 

Menés par Cesc Fabregas, Samir Nasri ou encore Robin Van Persie, les “babys gunners” pensaient avoir fait le plus dur en rentrant aux vestiaires avec deux buts d’avance. C’est Nasri qui mettait les siens sur de bons rails dès la 9e minute. L’ex meneur de jeu de l’OM profitait des largesses défensives des Spurs pour se faufiler dans leur dos. Servi brillamment par Fabregas, d’un long ballon lumineux, l’international français passait devant Heurelho Gomes, sorti à contre-temps, et marquait dans un angle impossible après avoir effacé le gardien de Tottenham. 

Les Français avaient marqué de leur empreinte ce match mémorable

Le petit prince de Marseille était l’un des grands acteurs de ce North London Derby. Quelques instants plus tôt, il avait refusé de serrer la main de William Gallas, son ancien coéquipier à Arsenal et partenaire en Bleus, avec qui il était en conflit à l’époque. Alors capitaine de Tottenham, le défenseur tricolore avait quitté les Gunners pour l’ennemi juré à l’été 2010. Ce derby contre son ancienne équipe marquait donc son retour à l’Emirates et des retrouvailles avec Nasri qu’il avait publiquement critiqué “d’enfant gâté” quelques mois plus tôt. Le numéro 8 riait donc le premier dans ce duel à distance lors de l’ouverture du score. C’est Marouane Chamakh qui doublait ensuite la mise à la 27e minute sur un centre d’Andrey Arshavin. 

Van der Vaart au sommet de son art

Mais en seconde période, le match changeait totalement. Harry Redknapp faisait rentrer Jermain Defoe à la mi-temps pour davantage peser sur la défense adverse. Un pari réussi puisque l’attaquant anglais déviait de la tête un long ballon de Benoît Assou-Ekotto que récupérait Rafael van der Vaart avant de décaler Gareth Bale qui concluait parfaitement cette action rapide de Tottenham (50’). Quelques minutes plus tard, sur un coup-franc du milieu néerlandais, Cesc Fabregas, le jeune capitaine d’Arsenal, levait inexplicablement le bras et contrait le ballon pour offrir un penalty sur un plateau aux Spurs. C’est van der Vaart qui se faisait justice lui-même et égalisait (67’). 

Ce dernier n’en avait pas encore fini avec sa seconde période de grande classe puisque c’est lui qui déposait un ballon sur la tête de Kaboul à la 86e pour donner la victoire aux siens. Tottenham remportait là son premier derby du nord de Londres en terres ennemies depuis 1993. Et ce succès est le dernier en date et le seul à l’Emirates depuis la création du stade en 2006. Ce dimanche pourrait être l’occasion de mettre fin à cette disette de 15 ans et mettre une épine dans le pied des Gunners dans leur course au titre. Mais ces Spurs en sont-ils vraiment capables sur la pelouse du leader indiscutable de cette Premier League ?