Mercato : La Premier League explose le record
Porté par l’hyperactivité de Liverpool, Chelsea, Arsenal et Manchester City, l’élite anglaise a dépensé pour près de 3,5 milliards d’euros lors du mercato estival.
Si la suprématie de la Premier League sur le terrain n’a rien d’une évidence, dans le domaine financier, elle ne fait en revanche aucun doute. Et ce n’est pas le dernier marché des transferts, qui s’est clôturé pour la majorité des clubs hier soir, qui viendra le démentir. Au cours des trois derniers mois, les clubs de l’élite anglaise ont encore une fois affolé les compteurs au point de réaliser un nouveau record. Selon la société d’audit financier Deloitte, l’ensemble des acteurs de la Premier League ont déboursé pas moins de 3,5 milliards d’euros cet été. Une somme colossale jamais atteinte par le passé. C’est environ 800 millions d’euros de plus que le précédent record établi en 2023 (2,7 milliards d’euros).
Liverpool sert de locomotive
Cette folie dépensière a été portée par plusieurs clubs, à commencer par Liverpool. Presque effacé l’été dernier avec seulement deux recrues (Giorgi Mamardashvili et Federico Chiesa) et à peine 42 millions d’euros investis, le champion d’Angleterre en titre a voulu marquer les esprits. Bien décidés à conserver leur couronne, les Reds ont dépensé sans compter, avec plus de 500 millions d’euros mis sur la table pour acquérir sept joueurs, soit le mercato le plus onéreux de l’histoire pour un club.
Sur la seule journée d’hier, ils ont lâché la modique somme de 144 millions d’euros pour le seul Alexander Isak, faisant de l’attaquant suédois le joueur le plus cher de l’histoire du championnat anglais. De quoi laisser pantois quand on se rappelle que plus tôt cet été, c’est un chèque de 117,6 millions d’euros qui avait été signé au Bayer Leverkusen pour libérer Florian Wirtz et un autre de 90 millions d’euros pour acquérir les droits du Français Hugo Ekitike. Une balance loin d’être équilibrée par des ventes malgré tout estimées à plus de 200 millions d’euros.
Divers facteurs explicatifs
Outre Liverpool, Chelsea a également pesé avec un peu moins de 300 millions d’euros investis, compensés par près de 240 millions d’euros de ventes. De son côté, Arsenal s’est aussi approché des 300 millions d’euros de dépenses mais n’a pas réussi à vendre convenablement, ne récoltant selon le décompte de Transfermarkt que 10 millions d’euros. Un peu plus en retrait, Manchester City s’est "contenté" de miser 207 millions d’euros. Une somme à mettre en perspective avec les 200 autres millions d’euros que leur a coûtés leur mercato hivernal. En proie à des difficultés financières, Manchester United n’a pas suivi la ligne de conduite qu’il s’était fixée et s’est acquitté de près de 250 millions d’euros de transferts, quand l’enveloppe initiale ne devait excéder 100 millions d’euros. À eux cinq, ils comptent pour près de la moitié des dépenses des clubs de Premier League. "La première année d'un nouveau cycle de droits télévisés nationaux (7,8 milliards d’euros pour quatre ans, ndlr), ainsi que le nombre record de six clubs anglais bénéficiant des retombées financières de la Ligue des champions, ont contribué à fournir la puissance financière nécessaire à cette dernière vague de dépenses", a tenté d’expliquer Tim Lunn, directeur du Deloitte Sports Business Group, à l’agence de presse PA, avançant aussi que la course à l’Europe et la concurrence accrue entre les clubs ont également joué dans la flambée.
Signe que l’Angleterre règne sur le monde des transferts, il s’agit du dixième été consécutif où les clubs de Premier League dépensent plus d’un milliard d’euros. Une folie qui ne donne aucun signe d’essoufflement.