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Ligue des champions : Antonio Conte et José Mourinho racontés par leur adjoint
Demain soir, l’entraîneur italien et son homologue portugais ont rendez-vous à Lisbonne pour un duel entre Naples et le Benfica, l’occasion pour Gabriele Oriali de faire le parallèle entre ces deux personnalités uniques dont il a été l’adjoint.
La Ligue des champions est toujours un rendez-vous particulier mais certains matchs résonnent différemment selon les points de vue et les histoires de chacun. Si sur le papier ce duel entre le Benfica Lisbonne et Naples n’a rien d’un choc susceptible de faire frémir l’Europe, il aura néanmoins une charge émotionnelle certaine pour Gabriele Oriali.
Une intimité unique avec le Special One
Adjointe d’Antonio Conte avec qui il a conquis le Scudetto en mai dernier avec les Azzurri, cette figure du football italien âgée aujourd’hui de 73 ans aura la joie de croiser à nouveau José Mourinho, aujourd'hui entraîneur de Benfica. Proche du charismatique Portugais, il l’a également assisté entre 2008 et 2010 sur le banc de l’Inter Milan. Deux années qui ont créé une proximité et un lien indéfectible entre les deux hommes. "Deux personnes seulement m'appellent Gabriele, ma mère et José. Je ne sais pas pourquoi, ils aiment ça et j'aime ça aussi. Pour tout le monde, je suis Lele, amicalement, confidentiellement ou non", a expliqué le septuagénaire dans un entretien accordé à La Gazzetta dello Sport.
Deux années aussi où il a accompagné le Portugais vers les sommets jusqu’à un inoubliable triplé en 2010 que l’ancien du FC Porto et de Chelsea lui avait prédit. "Tu atteins l'un des sommets de ta carrière ; la Ligue des champions est le rêve de tous. L'Inter a réalisé l'exploit du triplé cette année-là. Mais je le savais… Pendant deux mois, les journaux ont bruissé de rumeurs concernant le départ de José. Nous avions une relation extraordinaire, comme celle que j'entretiens actuellement avec Conte, mais certains sujets restent tabous ; c'est une question de respect sacré. Et un soir, sans empiéter sur notre vie privée, nous nous sommes retrouvés à en parler. J'ai lancé une phrase : "Tu sais que si tu pars, ils vont me mettre à la porte", et il est resté calme, maître de la situation : "Gabriele, ne t'inquiète pas de ce qui va se passer. Nous sommes en train d'écrire l'histoire, et nous réussirons."Promesse tenue", s’est-il remémoré.
Tour à tour, joueur, dirigeant et adjoint, Gabriele Oriali pensait en avoir terminé avec cette vie sur les bancs mais c’était sans compter sur l’insistance d’Antonio Conte. Au moment de signer à Naples à l’été 2024, l’ancien sélectionneur de l’Italie le réclame. "Antonio m'appelle et me dit : "Allez, viens !" J'ai plus de 70 ans, j'ai toujours vécu chez moi, je les avais avec moi à Florence, je rentrais de Parme presque tous les soirs, et de Bologne, j'étais de retour en deux heures et demie. Partir me paraît insurmontable. Alors j'appelle ma femme et mes filles, je leur explique la situation et je leur demande : « Que faire ? Elles ont laissé mes bagages devant la porte", a-t-il raconté. Une aventure qu’il ne regrette aujourd’hui pas. Encore moins après le titre conquis au printemps. "Antonio a réalisé un rêve impossible. Je repense au défilé, aux couleurs et aux parfums de la ville, au quotidien avec ces gens formidables", savoure-t-il encore pour le quotidien sportif italien, classant ce souvenir comme son troisième plus beau en club après son premier titre de champion d’Italie en 1971 et le triplé avec l’Inter.
"On parle de champions sur le banc (…) Ils sont exceptionnels, croyez-moi"
Par son rôle, le natif de Côme a donc été le témoin privilégié des méthodes du Portugais et de son compatriote. Deux entraîneurs hors norme. "On parle de champions sur le banc. Des entraîneurs qui savent façonner leurs équipes au point de les galvaniser. Pour Mourinho et Conte, les joueurs se jetaient dans la mêlée, et ce n'est pas qu'une simple figure de style. Cela se ressent à travers leurs expériences et les témoignages de ceux qui ont eu la chance d'être guidés par eux. Ces entraîneurs possèdent de profondes qualités humaines. Ils sont exceptionnels, croyez-moi", a comparé Gabriele Oriali, louant le caractère des deux hommes et leur capacité à le transmettre à leurs équipes.
Aussi, les retrouvailles avec José Mourinho promettent d’être fortes demain soir à Lisbonne. "On se retrouvera au stade, là, et on pourra communiquer du regard. On s'est déjà affrontés comme adversaires, mais jamais comme ennemis", a promis le champion du monde 1982. "Il sait toujours comment s'y prendre pour surmonter les difficultés. Je l'imagine déjà, en train de réfléchir à la stratégie à adopter après nous avoir analysés", a-t-il poursuivi avant de conclure : "Il y a des matchs qui ne ressemblent à aucun autre : je ne voudrais jamais jouer ceux contre l'Inter ; et ceux avec Mourinho laissent toujours une trace indélébile." Celui de mercredi soir ne sera d’ailleurs pas sans conséquence. Vingtième, Naples espère enregistrer un deuxième succès consécutif en C1 pour remonter au classement et se donner de l’air quand Benfica, 30ᵉ après ses quatre défaites lors des quatre premières journées, aura l’ambition de se rapprocher du Top 24, synonyme de qualification pour les barrages. Entre souvenirs et enjeux sportifs, le duel italo-portugais promet d’être riche en émotions pour Gabriele Oriali.








