Serie A : Adrien Rabiot soutenu par l’UNFP après son coup de gueule
Alors qu’Adrien Rabiot s’est attiré cette semaine la foudre de l’administrateur délégué de la Serie A, Luigi De Siervo, en s’étonnant de la délocalisation d’un match de l’AC Milan en Australie, l’UNFP a pris position pour soutenir le milieu de terrain.
Adrien Rabiot occupe en ce moment une grande partie de l’espace médiatique. De retour dans l'Hexagone, à Clairefontaine plus précisément, afin de disputer avec l’équipe de France deux rencontres comptant pour les qualifications à la Coupe du monde 2026, face à l'Azerbaïdjan ce vendredi et à l’Islande le 13 octobre prochain, le milieu de terrain a accordé plusieurs interviews afin d’évoquer plusieurs sujets d'actualité. S’il a pris le temps de raconter à la Gazzetta dello Sport les coulisses de son intégration réussie à l’AC Milan, ou d’évoquer sa récente séparation avec l’Olympique de Marseille au micro de RTL, l’international français a également pris position sur un sujet qui est au centre des débats en Italie, mais aussi en Espagne : la délocalisation de rencontres de championnat.
Alors que les cadences infernales du football moderne cristallisent plus que jamais les tensions et entraînent des plaintes devenues monnaie courante, Adrien Rabiot a en effet remis une pièce dans la machine lors d'un entretien accordé au Figaro. L'international français s'est, cette fois, plaint d'un déplacement avec sa nouvelle formation, l'AC Milan, en Australie, à Perth, dans l’optique d’y défier Côme le 8 février prochain pour le compte de la 24ᵉ journée de Serie A. En raison de l’indisponibilité de San Siro, qui sera le lieu d’accueil de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver, le championnat italien avait demandé à l’UEFA de délocaliser cette partie à l’autre bout du monde.
Rabiot tancé par le championnat italien
Tandis que la Serie A a obtenu cette semaine, à contrecœur, l'aval de l’instance européenne, le Tricolore ne cachait pas sa stupéfaction ce mercredi. "J’ai été surpris d’apprendre que l’AC Milan et moi allions jouer un match de Serie A contre Côme… en Australie ! C’est complètement fou. Ce sont des accords financiers pour donner de la visibilité au championnat, des choses qui nous dépassent. On parle beaucoup de calendrier et de santé des joueurs, mais tout cela paraît vraiment absurde. C’est fou de parcourir autant de kilomètres pour un match entre deux équipes italiennes en Australie. Nous devons nous adapter, comme toujours", avait lancé l’international français. Une sortie saillante qui n'a pas plu aux hautes sphères du football italien.
Par la voix de son administrateur délégué Luigi De Siervo, le championnat italien de football a en effet répliqué de la même manière dans les heures qui ont suivi. “Rabiot oublie, comme tous les footballeurs qui gagnent des millions d’euros, qu’ils sont payés pour exercer une activité, c’est-à-dire jouer au football. Il devrait respecter l’argent qu’il gagne et se montrer plus en accord avec ce que veut son employeur, c’est-à-dire l’AC Milan, qui a accepté et poussé pour que ce match puisse se jouer à l’étranger”, a ainsi déclaré le dirigeant transalpin. Histoire terminée ? Pas tout à fait. Ce jeudi, un nouvel épisode est venu alimenter cette prise de bec par médias interposés avec la prise de position de l’Union nationale des footballeurs professionnels.
L’UNFP milite pour la liberté d’expression
Par l’intermédiaire d’un communiqué publié dans la journée, l’UNFP a pris fermement la défense d’Adrien Rabiot, et ce au nom de la liberté d’expression. "Le constat d’Adrien Rabiot est partagé par la grande majorité des joueurs parce qu’il est juste, parce qu’il repose sur une connaissance empirique”, explique le syndicat avant de souligner le rôle crucial des joueurs dans le dialogue autour des compétitions. “Tous ne sont pas en capacité d’avoir accès aux médias, de s’exprimer ainsi. Qu’ils sachent pourtant qu’en leur qualité de premiers acteurs du jeu, ils ont le droit et même le devoir de faire entendre leurs voix. La liberté d’expression des footballeurs est un principe fondamental que l’UNFP défendra toujours, à l’instar de la FIFPRO, le syndicat mondial des joueurs", rappelle-t-elle.
Nouvelle preuve que l’UNFP s'oppose fermement à l'avis de Luigi De Siervo, et veille plus que jamais sur la santé et le bien-être des joueurs, elle a ensuite terminé son communiqué en rappelant la nécessité de revoir la gestion du calendrier des compétitions : "Des procédures sont en cours pour que cessent toutes les dérives liées au calendrier sur le fond et la forme des compétitions domestiques et internationales. La santé physique et mentale des joueurs ne peut plus être ignorée. Elle doit même s’inscrire systématiquement au centre des débats. Le temps et le droit finiront par nous donner raison…". Une prise de parole qui a le mérite d’être claire.