La Liga : Dunga donne un précieux conseil à Vinicius Jr
Dans un entretien accordé à Marca, le champion du monde en 1994 et ancien sélectionneur du Brésil a invité son compatriote du Real Madrid à ne pas prêter attention aux polémiques.
Le 26 octobre dernier, Vinicius Jr a pratiquement éclipsé à lui seul la victoire du Real Madrid contre le FC Barcelone (2-1). Alors que le club merengue faisait enfin tomber son rival après quatre défaites consécutives enregistrées la saison dernière, l’international brésilien s’était distingué pour un nouveau coup de sang.
S’il avait su poser des problèmes à la défense blaugrana, il avait été rappelé sur le banc par Xabi Alonso à la 72e minute. Choqué par son remplacement, il avait alors théâtralisé sa sortie, invectivant son entraîneur et n’hésitant pas à balancer dans son emportement qu’à ce rythme, il valait mieux pour lui quitter le Real Madrid. Largement commenté, l’épisode avait été clos dès la semaine suivante par le technicien basque après une conversation honnête et franche avec son joueur.
"Il est parfois inutile de répondre"
Néanmoins, l’attitude de Vinicius Jr a confirmé sa nervosité et sa propension à dégoupiller aperçue ces derniers mois, et s’est renforcée depuis l’échec de sa conquête du Ballon d’Or en 2024. Dans un entretien accordé à Marca, Dunga a refusé de condamner son compatriote mais lui a glissé un conseil précieux pour éviter que cela ne recommence. "On peut toujours faire mieux. Et quand on fait des erreurs, il faut réfléchir, prendre du recul et les corriger. J'ai appris que lorsqu'on est attaqué, il est parfois inutile de répondre", a-t-il dit dans le quotidien sportif madrilène.
Compréhensif, l’ancien capitaine du Brésil champion du monde en 1994 puis finaliste en 1998 croit néanmoins que Vinicius Jr devrait faire attention avec ses débordements car ses actions dépassent le cadre du terrain. Selon lui, les footballeurs, qu’ils le veuillent ou non, ont une responsabilité notamment envers le jeune public. "Il (le joueur de football en général, ndlr) devrait s'impliquer davantage car son influence sur les jeunes est considérable. Et je ne parle pas de l'influence qu'il exerce sur eux à travers ses coupes de cheveux, ses vestes ou ses voitures dernier cri. Je parle de valeurs sociales et de comportement. Ce n'est pas parce qu'on est une star du football qu'on a le droit de faire n'importe quoi. Il faut respecter la loi. Les enfants nous prennent beaucoup pour modèles. Ils regardent nos voitures, mais ils ne comprennent pas que pour avoir une telle voiture, il faut travailler dur", croit fermement le Brésilien de 63 ans, très impliqué dans des projets sociaux depuis la fin de son deuxième mandat de sélectionneur de la Canarinha en 2016.
"Vini est un leader technique et sportif, pas un leader de vestiaire"
La Canarinha justement, Dunga continue de la suivre et s’interroge sur le rôle qui a été confié jusqu’à présent à Vinicius Jr. "À mon avis, Vini est un leader technique et sportif, pas un leader de vestiaire, pas ce qu'on appellerait un capitaine traditionnel. Vini est un leader technique, quelqu'un qui crée des actions, qui prend des initiatives. Et le Brésil a toujours besoin d'un leader de vestiaire (…) Confier cette responsabilité à Vinicius n'est pas bon pour lui. On se demande : pourquoi est-il performant au Real Madrid mais pas en sélection ? C'est simple. Parce qu'à Madrid, il n'a qu'à se concentrer sur son jeu, et d'autres leaders occupent déjà ce rôle dans le vestiaire. À Madrid, Vini n'a qu'à se concentrer sur son jeu. Au Brésil, ce n'est pas le cas", a-t-il exposé à propos du joueur de 25 ans, régulièrement critiqué pour ses performances inégales en sélection.
L’arrivée de Carlo Ancelotti devrait en ce sens participer à décharger Vinicius Jr de responsabilités qu’il n’est pas prêt à assumer. Surtout, elle est une bonne solution pour le Brésil en vue de la Coupe du monde 2026. "Je pense que c'était le bon moment pour tenter l'expérience avec un entraîneur étranger. Il y a de bons entraîneurs locaux, mais l'ambiance était exécrable. Il y avait une atmosphère délétère en interne, avec de nombreuses luttes intestines entre les présidents de la Fédération, etc. Ils ont fait venir Carletto et maintenant, plus personne n'en parle. Tout le monde ne parle que de football. Et c'est tant mieux", s’est réjoui Dunga qui espère bien que l’Italien saura user de sa "magie" pour ranimer celle d’un Brésil attendant sa sixième étoile depuis 2002.








