Qu’on le veuille ou non, Vinicius Jr n’est pas un joueur qui laisse insensible. Percutant et décisif quand il est en forme, l’international brésilien est aussi talentueux qu’agaçant à partir du moment où il oublie de se concentrer sur le jeu et se laisse parasiter par le contexte extérieur.

"Il faut lui laisser une certaine marge de manœuvre"

Le dernier Clasico en est un nouvel exemple. S’il a posé de gros problèmes à la défense du FC Barcelone, il en est devenu un pour son équipe au moment de son remplacement. En effet, à la 72e minute, Xabi Alonso a décidé de le rappeler sur le banc pour lancer son compatriote Rodrygo. Une décision vécue comme un affront par l’ancien de Flamengo, qui ne s’est pas fait prier pour manifester son incompréhension et sa colère, allant même jusqu’à regagner les vestiaires avant de revenir finalement s’asseoir avec ses coéquipiers et de s’immiscer dans les échauffourées de la fin de rencontre. Une attitude qui a alimenté la chronique toute la semaine et provoqué des remous dont les dirigeants merengues se seraient amplement passés pour profiter de l’avance prise par le Real Madrid en tête de La Liga (27 points contre 22 aux Blaugranas, ndlr).

Si certains, à l’image de Fernando Morientes ou Jorge Valdano, ont brocardé l’attitude du Brésilien de 25 ans, d’autres ont plaidé une certaine indulgence. C’est le cas de Rivaldo. Pourtant pas le dernier pour critiquer le niveau de son compatriote, le champion du monde 2002 ne l’a pas dédouané mais a tenu à rappeler le contexte. "La réaction de Vinicius Júnior n’était pas appropriée, car il a tenu des propos déplacés, ce qui, évidemment, donne une mauvaise image. Mais on peut comprendre sa colère : il jouait bien, il était un joueur clé, il a participé au deuxième but et il conservait bien le ballon devant (…) Qu’on le veuille ou non, Vinicius reste le meilleur joueur du monde selon la FIFA. Franchement, un joueur comme Vinicius, si précieux pour le Real Madrid et un atout majeur pour le club, ne devrait pas être remplacé pendant sept matchs. Surtout pas lors d’un Clásico qu’ils menaient d’un but, que Barcelone aurait pu égaliser, et où lui, Vinicius, aurait pu sceller la victoire pour le Real Madrid. Son attitude n’était pas appropriée. Je ne suis pas d’accord avec ce qu’il a fait, mais il faut lui laisser une certaine marge de manœuvre, car il ne s’agit pas seulement de ce match, mais d’un contexte de remplacements et de situations répétées", a-t-il expliqué dans la presse espagnole.

Xabi Alonso enterre le différend

Indulgent avec Vinicius Jr, l’ancienne gloire du FC Barcelone a estimé en outre que cet emportement de son cadet n’était en rien le signe d’une rupture avec Xabi Alonso ou même le Real Madrid. "Idéalement, Vinicius et l'entraîneur trouveront un terrain d'entente, car ils poursuivent le même objectif : gagner et remporter des titres. C'est un plaisir de voir Vinicius jouer ; c'est un jeune homme plein de personnalité, qui joue avec courage, et je pense que tout finira par s'arranger entre eux", a-t-il avancé.

Une thèse plausible dans le sens où, malgré des négociations à l’arrêt, le joueur et le club conservent la volonté de continuer à collaborer ensemble au-delà du 30 juin 2027, date du terme du contrat du Brésilien. "Mercredi, après deux jours de repos, nous avons eu une réunion avec tout le monde. Vini a été excellent, impeccable, il a parlé avec le cœur et sincérité, et j'étais très satisfait. Depuis, l'affaire est close", a absous en conférence de presse le manager basque, certainement satisfait aussi de compter dans son effectif des éléments de caractère. La concorde semble de retour à la Maison Blanche à la veille de la réception de Valence lors de la 11e journée de La Liga (21h sur beIN SPORTS 2).