Si l’Italie s’est épargnée une crise supplémentaire en venant à bout sur le fil d’Israël (5-4), l’Allemagne a, elle, plongé dans la sienne et le succès en Irlande du Nord n’y a rien changé (3-1). La faute à ce revers concédé en fin de semaine dernière en Slovaquie. Pour son premier match des qualifications à la Coupe du monde 2026, la Mannschaft s’est vautrée, oubliant les ingrédients indispensables pour prétendre à remporter un match international.

Un problème de talent ?

Si les Allemands ont monopolisé le ballon, ils l’ont fait en vain, sans se montrer dangereux et encore moins efficaces (4 tirs cadrés sur 14 tentés). Une aubaine pour David Hancko et ses partenaires, qui trouvèrent la faille à deux reprises sur leurs cinq frappes cadrées. Une leçon de réalisme qui vaut encore des maux de tête à Julian Nagelsmann, désespéré par l’état d’esprit affiché par ses troupes du côté de Bratislava.

Clairement défaillante sur ce point, l’absence d’orgueil et d’envie ne serait pas le seul et unique problème allemand, et encore moins le plus important, d’après Toni Kroos. "Je pense que c'est une question de confiance et de qualité. Il manque de la conviction, de la compréhension mutuelle, et deux ou trois joueurs sur lesquels les autres peuvent s'appuyer, des joueurs qui ont cette aura de 'on va trouver une solution'", a constaté le champion du monde 2014 dans son podcast Einfach mal Luppen, qu’il anime avec son frère.

"L'Allemagne est loin de pouvoir prétendre à un titre mondial"

Des maux qui ressemblent à s’y méprendre à ceux que connaît l’Italie et qu’a mis en exergue Gianluca Zambrotta dans un entretien accordé à la Gazzetta dello Sport. Aussi, dans ce contexte et à neuf mois du coup d’envoi de la Coupe du monde 2026 (19 juin – 19 juillet), Toni Kroos ne se montre guère optimiste quant aux chances de la Mannschaft. "Pour l'instant, nous sommes à des années-lumière du titre et nous ne sommes vraiment pas au top. L'Allemagne est loin de pouvoir prétendre à un titre mondial", a-t-il asséné. Une vérité crue, mais qui souligne l’actuel niveau d’une sélection dont les meilleurs joueurs sont deux gamins de 22 ans (Florian Wirtz et Jamal Musiala).

Si l’ancien milieu du Real Madrid et du Bayern Munich ne croit pas au miracle, Julian Nagelsmann espère, quant à lui, en produire un. Le sélectionneur allemand a neuf mois pour trouver la solution à ses problèmes, créer une alchimie dans son groupe, révéler les forces de son équipe et accoucher d’une formation digne des ambitions allemandes.

Privé de l’étoile munichoise lors de ce premier rassemblement de la saison, il devrait pouvoir compter sur lui en 2026, et cela changera peut-être beaucoup de choses. Un espoir qu’il va entretenir, à condition de ne pas hypothéquer les chances allemandes de faire le voyage sur le continent américain. Pour cela, il faudra mieux négocier les rendez-vous d’octobre et de novembre, tout en comptant sur un ou plusieurs faux pas de la Slovaquie qui rendraient à nouveau accessible la première place du Groupe A. Dans le cas contraire, l’Allemagne en passera par les barrages en mars 2026, mais cela est encore une autre histoire.