Hôtesse du Final Four de la Ligue des nations, l’Allemagne n’avait pas spécialement profité de l’avantage du terrain puisqu’elle avait encaissé deux revers contre le Portugal (1-2) puis la France (0-2). Un coup d’arrêt alors que la formation dirigée par Julian Nagelsmann venait d’enchaîner huit rencontres sans la moindre défaite depuis son élimination en quarts de finale de l’Euro 2024 (1-2 a.p. contre l’Espagne).

Il semblerait que les Allemands n’aient pas profité de l’été pour se remettre les idées à l’endroit. Hier soir, ils ont entamé leur campagne de qualification pour la Coupe du monde 2026 de la pire des manières possibles en concédant une défaite nette en Slovaquie (0-2), malgré 70 % de possession de balle. Un résultat qui a provoqué l’ire du sélectionneur national. "Aucune émotion, aucune envie", a fustigé Julian Nagelsmann. Un constat repris en écho par Joshua Kimmich. "À aucun moment nous n’avons fait preuve de courage. C’est un problème d’attitude. Nous savons que nous avons fait un très mauvais match", a admis le capitaine allemand.

"Cela m'a fait tellement mal au cœur"

Si les joueurs ont conscience d’être passés au travers, ce revers leur a attiré les foudres de certains anciens comme Bastian Schweinsteiger. Devenu consultant, l’ancien milieu de terrain du Bayern Munich a été impitoyable avec ses compatriotes. "Je suis désolé mais à aucun moment pendant le match je n'ai cru que nous allions gagner. Nous avons été vraiment mauvais, nous n’avons pas été dangereux, nous n’avons rien montré physiquement. Or, si tu veux gagner une Coupe du monde, tu dois être résistant", a tancé le champion du monde 2014.

Après la colère, c’est le dépit qui s’est emparé de Bastian Schweinsteiger. "Je me demande quand j'ai vu pour la dernière fois des supporters allemands huer et chasser leurs propres joueurs ? Cela m'a fait tellement mal au cœur. Vous devriez être heureux de vous qualifier pour la Coupe du monde. Si nous jouons comme nous l'avons fait aujourd'hui...", a-t-il conclu après la troisième défaite de rang de l’Allemagne, une première depuis deux ans.

"Ce sont les meilleurs joueurs que nous avons en Allemagne. La prochaine fois, il faudra peut-être faire appel à des joueurs moins talentueux mais qui donneront tout sur le terrain", s’est interrogé Julian Nagelsmann. Lui et ses hommes ont deux jours pour digérer ce match avant d’accueillir l’Irlande du Nord, contre qui ils devront prouver que le revers slovaque n’était qu’une erreur et non un problème plus profond. Après avoir affirmé qu’ils visaient ouvertement le titre mondial en Amérique du Nord, les Allemands doivent déjà commencer par montrer qu’ils ont l’envie de se qualifier pour la Coupe du monde 2026.