Marcus Rashford aura mis un mois à s’acclimater, à prendre le pouls de son nouveau club, de son nouveau championnat et de sa nouvelle vie. Cet été, l’international anglais a tout changé. Après un prêt de plusieurs mois à Aston Villa, il a obtenu de partir de Manchester United et d’être prêté au FC Barcelone.

Un environnement instable

Une première expérience à l’étranger ardemment désirée afin de relancer une carrière dans l’impasse dans sa ville natale. Pris en grippe par Ruben Amorim, qui a fustigé plus de fois qu’à son tour son manque d’implication au quotidien, Marcus Rashford apparaît transformé et semble avoir gagné la confiance d’Hansi Flick. Profitant des blessures qui accablent le champion d’Espagne depuis le début de la saison, il enchaîne les bonnes prestations. Depuis le 14 septembre et une passe décisive contre Valence (6-0), le Mancunien a été décisif à chaque rencontre et compile à présent trois buts et cinq passes décisives toutes compétitions confondues. Une nouvelle constance qu’il attribue à un environnement plus propice à son épanouissement. "J'ai l'impression d'avoir évolué dans un environnement instable pendant très, très longtemps. Il m'était donc d'autant plus difficile d'être constant. Je pense que la constance est ce dont j'ai besoin pour améliorer mon jeu. Et oui, c'est ce que je cherche à faire", a-t-il confié à ITV en marge du rassemblement de l’Angleterre avant d’ajouter : "Pour être constant, il faut des variables constantes, comme dans la vie et dans la manière dont on s'entraîne. Je dois aller de l’avant, et c'est certainement l'une des choses que je voudrais corriger et améliorer, afin d'être plus souvent au meilleur de ma forme."

Sans jamais mentionner le nom de son club formateur, il a clairement fait comprendre que le contexte entourant les Red Devils n’était pas propice à la performance et encore moins à sa progression. "Ce n’était pas marrant mais je n’avais que deux choix : abandonner ou continuer à essayer d’être meilleur pour revenir dans l’équipe. J’ai toujours été dans cet état d’esprit", a reconnu l’attaquant de 27 ans.

Un potentiel sans limite pour Tuchel

Une résilience qui a touché Thomas Tuchel. Dès mars dernier, le sélectionneur allemand des Three Lions a rappelé Marcus Rashford, plus vu en équipe nationale depuis un an. Il a alors découvert un joueur impliqué au formidable potentiel. "Il peut devenir l'un des meilleurs au monde grâce à sa finition et à la qualité que je vois à l'entraînement, tant avec ses jambes qu'avec sa tête. Il est explosif, rapide, fort dans les airs, donc pour lui, il n'y a pas de limites", a-t-il estimé en conférence de presse avant la rencontre des qualifications de la Coupe du monde 2026 en Lettonie.

Sous le charme, l’ancien entraîneur du Paris Saint-Germain et du Bayern Munich veut voir l’attaquant du FC Barcelone se réaliser. "Les chiffres ne reflètent pas son potentiel. Il doit se dépasser en marquant des buts. C'est moi qui lui ai appris cela. Je pense qu'il doit encore prendre ces décisions. Il est encore assez jeune pour le faire, sinon il risque d'être déçu dans dix ans de ce qu'il aurait pu devenir et accomplir. C'est l'essentiel pour lui : continuer à repousser ses limites. Et ses limites sont très, très élevées, peut-être plus élevées que celles des autres. Il a ce potentiel. Mais le potentiel est un mot dangereux dans le sport de haut niveau, car il faut atteindre régulièrement son meilleur niveau personnel - c'est ce qu'exige ce niveau et c'est le défi qu'il doit relever. Ce n'est pas une question de talent. La question est de savoir s'il peut faire ses preuves au niveau du club et au niveau international. C'est sa tâche. Qu'il commence rapidement ou qu'il entre en jeu depuis le banc, il doit constamment faire ses preuves", a poursuivi l’Allemand qui n’entend pas lâcher son diamant avant de l’avoir poli comme il le mérite.

Cet investissement nécessaire pour atteindre les sommets, Marcus Rashford le comprend et semble prêt à y consentir. "Je sais que je n’ai pas été à mon meilleur niveau mais j’ai toujours essayé et c’est ce que je ferai pour le reste de ma carrière", a-t-il promis. Loin du marasme mancunien, l’Anglais a tout changé pour se réinventer. Un nouveau départ à bientôt 28 ans (il les aura le 31 octobre, ndlr).