Bundesliga : Uli Hoeneß recadre son directeur sportif
Après le président du Bayern Munich, c’est au tour de son président d’honneur d’apporter son soutien à Max Eberl mais aussi de lui remettre la tête à l’endroit.
À 73 ans, Uli Hoeneß n’a plus de temps à perdre en paroles inutiles. Et encore moins vaines. S’il s’est plu à adresser une pique bien sentie au FC Barcelone avant de comparer le mercato estival des clubs de Premier League à une partie de Monopoly, le président d’honneur du Bayern Munich a profité de son passage sur Sport1 Doppelpass pour revenir sur les états d’âme de Max Eberl.
Responsabilité partagée
À la fin d’un été mouvementé, le directeur sportif du champion d’Allemagne aurait laissé entendre qu’il pourrait démissionner. Une thèse à laquelle ne souscrit pas le dirigeant allemand. "Je ne crois pas aux belles paroles ; ce qui compte, c'est la façon dont nous travaillons ensemble, et la coopération est bonne", a-t-il balayé.
De même que la relation de travail est bonne, il a tenu à relayer le message du président, Jan-Christian Dreesen, concernant le fait que les décisions au Bayern Munich ne sont pas la responsabilité d’un seul homme mais de tous, et que, de ce fait, la liberté du directeur sportif n’est pas restreinte mais partagée. "En tant que manager, je ne voudrais pas en être seul responsable. Il serait également bon pour Max qu'il comprenne enfin que la responsabilité est répartie sur plusieurs épaules. Je pense qu'il a des problèmes avec ça (…) Il n'y a pas de transfert d'Eberl, de Hoeneß, de Rummenigge, mais un transfert du Bayern Munich. Le FC Bayern achète des joueurs, pas des individus. Et si cela ne fonctionne pas, ce n'est pas la faute de l'individu, mais de nous tous", a expliqué le septuagénaire.
Des conseils et une sentence
Pas forcément tendre, Uli Hoeneß souhaiterait que son directeur sportif s’endurcisse aussi. « Un travail aussi difficile est source de disputes. Karl-Heinz Rummenigge et moi nous sommes souvent disputés à tout rompre, mais dès que la porte s'est refermée, tout est rentré dans l'ordre. Max est assez sensible à ce sujet », a soutenu à la télévision allemande l’ancien joueur du Bayern Munich.
Une évolution nécessaire pour Max Eberl, qui découvre encore les réalités d’un club aussi grand que le Bayern Munich. Avant de rejoindre le club bavarois en 2024, l’intéressé a officié pendant 14 ans comme directeur sportif du Borussia Mönchengladbach (2008-2022), puis une saison au RB Leipzig (2022-2023). Deux expériences formatrices mais en rien comparables avec celle qu’il vit en Bavière, où les enjeux et les sommes sont démultipliés. À ce titre, Uli Hoeneß estime que le dernier mercato devra servir de leçon à son compatriote, qui devra apprendre à mieux anticiper. "Si je peux me permettre de donner un conseil à Max – et je le lui ai déjà dit personnellement : il doit s'assurer de réaliser les transferts de la saison à venir en juin et juillet, lorsque les grands clubs ne sont pas encore actifs. Si on est en plein dedans les deux ou trois derniers jours, ça va être difficile », a déclaré Hoeneß. « Effectuer beaucoup de transferts fin août n'est jamais judicieux, c'est toujours coûteux, et on n'obtient pas toujours ce qu'on veut", a-t-il ajouté.
Une référence pas même voilée au prêt de dernière minute de Nicolas Jackson. Une opération payante à 16,5 millions d’euros (dont trois pris en charge par le joueur et ses représentants) qu’il a déjà enterrée, expliquant que l’option d’achat de 80 millions d’euros ne serait jamais levée. « Elle est conditionnée par le fait qu’il soit titulaire lors de 40 matchs. Ça n’arrivera pas », a éteint le dirigeant allemand. Une position ferme dont le seul démenti pourrait venir d’une blessure sérieuse d’Harry Kane, titulaire indiscutable à la pointe de l’attaque munichoise. Un recadrage en règle. Uli Hoeneß avait des messages à faire passer en cette première trêve internationale de la saison.