Erik ten Hag n’aura pas eu le temps de laisser un souvenir quelconque à Leverkusen, sinon celui d’une météorite s’étant fracassée et désintégrée sur la réalité de la Bundesliga. Ce lundi 1er septembre, alors que les élèves en France font leur rentrée des classes, le manager néerlandais a lui déjà rangé stylos et cahiers, vidé son casier et pris la direction de la sortie. Il a ainsi appris dans la matinée qu’il n’était plus l’entraîneur du Bayer Leverkusen. "Le Bayer 04 Leverkusen s’est séparé d’Erik ten Hag avec effet immédiat", a communiqué laconiquement le champion d’Allemagne 2024, indiquant seulement que l’entraînement du jour serait assuré par un des assistants du Néerlandais.

L’ancien technicien de Manchester United n’aura pas survécu au scénario du déplacement à Brême. Tout avait pourtant bien commencé pour le Bayer Leverkusen avec un but rapide de Patrik Schick suivi d’un second après la demi-heure de Malik Tillman. Si Romano Schmid réduisit l’écart sur penalty juste avant la pause, le Werkself reprenait ses distances grâce au buteur tchèque qui transformait un penalty aussi. Avec deux buts d’avance, la victoire semblait à portée, d’autant que le Werder avait été réduit à 10, mais tout s’est écroulé quand Abdoul Karim Coulibaly égalisa au bout du temps additionnel, vingt minutes après un second but brêmois signé Isaac Schmidt (3-3). Battu la semaine passée lors de la première journée, le Bayer Leverkusen laissait filer deux points supplémentaires pour déjà se retrouver à cinq unités du Bayern Munich.

Une séparation "nécessaire"

Ce début de saison raté a donc convaincu la direction allemande de couper court à la collaboration avec Erik ten Hag. Fin mai dernier, c’est pourtant lui qui avait été choisi pour succéder à Xabi Alonso, parti au Real Madrid, pour amorcer le nouveau cycle sportif d’une équipe profondément bouleversée par la perte de son entraîneur mais aussi de ses principaux cadres (Wirtz, Xhaka, Frimpong, Tah). D’après Kicker, le manager de 55 ans aurait rapidement perdu l’appui de son vestiaire, tandis que sa posture et ses méthodes ont constitué un changement trop radical pour emporter l’adhésion dans un club marqué par les années Alonso. Différents éléments qui, mis bout à bout, ont conduit à cette impasse. "Cette décision n'a pas été facile à prendre. Personne ne souhaitait franchir ce pas. Mais les dernières semaines ont montré que construire une nouvelle équipe performante avec cette composition ne serait pas efficace. Nous sommes convaincus de la qualité de notre équipe et nous allons maintenant tout mettre en œuvre pour franchir les prochaines étapes de notre développement avec cette nouvelle composition", a déclaré le directeur sportif Simon Rolfes dans le communiqué de presse. "Une séparation à ce stade précoce de la saison est douloureuse, mais nous pensons qu'elle était nécessaire", a ajouté le président Fernando Carro.

Douzième de Bundesliga, le Bayer Leverkusen a deux semaines avant la réception de l’Eintracht Francfort, co-leader avec le Bayern Munich, pour trouver un remplaçant et se remettre la tête à l’endroit après ce faux départ peut-être déjà rédhibitoire pour ses ambitions de titre en Bundesliga.