Sans tout changer, l’AC Milan a opéré sa révolution cet été. Après une saison chaotique où ni Paulo Fonseca ni Sérgio Conceição n’a su imposer son style, dégager une équipe performante et enchaîner les bons résultats, le club lombard a choisi la rupture pour en revenir aux fondamentaux.

Pour mener à bien ce projet, les dirigeants milanais ont engagé comme directeur sportif Igli Tare, déchargeant de fait Zlatan Ibrahimovic qui avait occupé officieusement la fonction en plus de ses attributions de conseiller spécial des propriétaires. Le nouvel homme fort de la partie sportive a alors convaincu Massimiliano Allegri de revenir aux affaires, onze ans après son départ de Milanello. Un coup de maître puisque l’entraîneur aux six titres de champion d’Italie a rétabli ordre, discipline et cohérence au club.

Un charisme de légende

S’il a eu le flair d’exfiltrer Adrien Rabiot du bourbier de l’Olympique de Marseille, bien influencé par le technicien originaire de Livourne, Igli Tare a surtout eu la très bonne idée d’aller chercher Luka Modric au Real Madrid. Placé devant la défense dans une position un peu reculée, le Croate a pris en main le jeu rossonero dans un rôle rappelant celui que Massimiliano Allegri avait confié à Andrea Pirlo à la Juventus Turin. Si la comparaison apparaît opportune, Massimo Ambrosini n’y souscrit pas complètement. Devenu consultant pour DAZN, l’ancien international italien de 48 ans trouve une autre filiation au natif de Zadar et s’en explique. "Par son charisme et l'énergie qu'il dégage sur le terrain, je dirais que le Croate ressemble davantage à Paolo Maldini. Andrea était unique au monde par son interprétation technique du rôle, mais pour le feeling que Modric procure sur le terrain, la façon dont il enthousiasme et inspire ses coéquipiers par sa présence, je le compare à Paolo, mon grand capitaine", a présenté celui qui a évolué avec le maillot rossonero de 1995 à 2013 et partagé le vestiaire milanais avec la légende italienne pendant 13 ans.

Une belle comparaison qui dit beaucoup de l’aura dégagée par Luka Modric. Il faut dire que son palmarès impose un respect certain. Ballon d’Or en 2018, année où il a conduit la Croatie jusqu’en finale de la Coupe du monde, le Croate a notamment remporté six Ligues des champions (record partagé avec Francisco Gento, Dani Carvajal, Nacho et Toni Kroos, ndlr). Une légitimité par l’expérience mais aussi par l’exemple comme l’a souligné récemment Adrien Rabiot, vantant son engagement total au quotidien.

S’il n’incarne pas l’avenir de l’AC Milan à 40 ans et ne pourra jamais avoir le même impact qu’un Paolo Maldini, formé au club à partir de 1978 et resté jusqu’en 2009, Luka Modric peut embellir son présent en s’inspirant de l’icône lombarde.