Pendant 18 ans, Karim Benzema a écumé les pelouses européennes et glané tous les titres avec Lyon en France puis ensuite avec le Real Madrid en Espagne et sur la scène continentale. Une moisson qu’il a décidé de poursuivre en Arabie saoudite en 2023.

"Je me vois bien jouer au football pendant encore deux ans"

S’il n’a rien gagné lors de sa première saison avec Al-Ittihad, la deuxième fut couronnée de succès avec, à la clé, un doublé Coupe-Championnat. "C'était une période formidable, très spéciale pour tout le monde", a reconnu l’attaquant français dans un entretien accordé à AS. Auteur de 21 buts en 29 matchs en Saudi Pro League et de quatre en autant de rencontres en King’s Cup, Karim Benzema a assumé pleinement son rôle de star et de capitaine pour porter son club au sommet et lui offrir le premier doublé de son histoire. "Je suis là pour ça (être un leader), mais surtout pour aider mes coéquipiers. Si je suis performant, c'est parce qu'ils m'en donnent l'occasion. Marquer des buts, c'est l'affaire de tous. Je peux les conseiller sur et en dehors du terrain, pour qu'ils progressent et qu'un jour ils puissent eux aussi intégrer d'autres équipes", a-t-il expliqué.

Après pratiquement deux ans et demi, le natif de Bron se sent "très bien dans ce club" et plus généralement dans "un pays qui s'ouvre" et où "les gens sont courtois dans leurs interactions quotidiennes. C'est un endroit idéal pour moi." Au point de songer à y prolonger alors que son contrat arrive à son terme le 30 juin prochain ? "Je ne peux pas encore dire si je vais rester ou partir ; cela dépend de beaucoup de choses. J'aurai 38 ans en décembre. Je me vois bien jouer au football pendant encore deux ans. Physiquement, je suis en forme, je travaille dur et je joue au football. J'adore le football ; j'y prends beaucoup de plaisir. On verra ce qui se passera, ce que le club en pense. J'aime discuter directement avec eux et connaître leur avis. Le mieux pour moi serait de continuer ici, mais pas seulement de rester un an ou deux de plus", a exposé l’attaquant français qui a avoué avoir aussi reçu des offres en provenance d’Europe. "Je dois tout examiner, choisir judicieusement et voir où je me sens à l'aise (…) C'est un peu du 50/50, mais il se passe des choses. Je ne vais pas quitter le football et arrêter la compétition dans six mois", a-t-il assuré.

Florentino Pérez a les clés

S’il se dit "très heureux" dans un club et un pays où on lui témoigne "beaucoup d’affection", Karim Benzema a reconnu ne pas écarter un retour au Real Madrid. "Si Florentino (Pérez) est toujours là, c'est possible, vraiment possible. Je lui ai parlé et c'est envisageable. Je suis supporter du Real Madrid. Je le sens au plus profond de moi. Madrid est toujours ma ville, je me sens supporter du Real Madrid et Madrilène. On verra bien. S'il est là…", a avoué le trentenaire à AS. Lui et le président du Real Madrid Florentino Pérez ont noué, depuis 2009, une relation très forte dépassant le cadre professionnel. "C'est quelqu'un à qui je ne peux jamais dire non. Florentino est quelqu'un de spécial (…) Il m'a tout donné. Il m'a donné une grande confiance en moi. Il a toujours parlé à moi et à mes parents, dans les bons comme dans les mauvais moments", a-t-il admis à propos de l’homme d’affaires espagnol dont il admire le leadership. "C'est un leader. Il fait un travail fantastique, en recrutant des joueurs auxquels on n'aurait jamais pensé. Ce qu'il fait avec l'équipe, avec le club… Il est le meilleur", a-t-il conclu.

Le message est bien passé et ne manquera pas de revenir aux oreilles de celui qui a été réélu, en janvier dernier, président du Real Madrid jusqu’en 2029. Reste à savoir si ce dernier contactera son ancien protégé et dans quelle mesure un retour serait profitable à toutes les parties alors que Kylian Mbappé s’est emparé du rôle d’avant-centre. En effet, cette concurrence pourrait freiner les envies d’un Karim Benzema pas vraiment décidé à s’effacer et dont le mantra est de "continuer à marquer des buts, continuer à jouer, continuer à créer des occasions, continuer à partager et à transmettre cette émotion. Pas seulement en Arabie saoudite, mais dans le monde entier." À 37 ans, l’ancien Lyonnais a encore faim.