Ligue des champions : Liverpool n’avait jamais connu ça
Avant l’échec d’hier soir en huitièmes de finale contre le Paris Saint-Germain (0-1, 1-4 t.a.b), les Reds n’avaient jamais perdu une séance de tirs au but en Ligue des champions.
Jamais Anfield n’aurait imaginé que la soirée se terminerait de la sorte. Six jours après avoir vu son équipe être malmenée comme jamais cette saison, le public de Liverpool avait retrouvé la formation d’Arne Slot qu’il connaît mieux : celle qui va de l’avant et presse fort. Hier soir, les Reds avaient remis de l’ordre dans leur jeu et dans leur tête pour soutenir la comparaison avec le Paris Saint-Germain et offrir un match d’une grande intensité.
Piqués par le but d’Ousmane Dembélé dans le premier quart d’heure, Dominik Szoboszlai et ses partenaires ont monté le curseur en seconde période, faisant déferler les vagues rouges sur la défense parisienne. Un effort vain, car Gianluigi Donnarumma veillait et avait la réussite de son côté : battu, il vit le poteau repousser la tentative de Jarell Quansah en fin de match. Entreprenants, les Reds ont connu les mêmes maux que les Parisiens au Parc des Princes. Et, faute de réalisme (3 tirs cadrés sur 19), ils furent entraînés aux tirs au but. Un exercice très particulier qui, jusque-là, avait toujours réussi aux résidents de la Mersey et presque jamais aux Français.
Deux finales mémorables
En effet, dans sa riche histoire européenne, Liverpool n’était allé au-delà de la prolongation qu’à trois reprises. La dernière fois remontait à 2007, au terme d’une demi-finale étouffante contre le Chelsea de José Mourinho. Vaincus à l’aller à Stamford Bridge sur un but de Joe Cole (0-1), les hommes de Rafael Benítez avaient comblé leur retard à domicile grâce à Daniel Agger avant de réaliser un sans-faute lors de la fatidique séance. Boudewijn Zenden, Xabi Alonso, Steven Gerrard et Dirk Kuyt avaient tous marqué, tandis qu’en face, seul Frank Lampard avait réussi son tir, alors qu’Arjen Robben et Geremi échouaient.
Avant hier soir, c’était la seule séance de tirs au but disputée par Liverpool dans le cadre d’une double confrontation. Les deux autres expériences des Reds dans cet exercice avaient eu lieu en finale. Deux moments restés gravés dans la légende. En 1984, les gesticulations et le numéro d’acteur de Bruce Grobbelaar avaient visiblement assez perturbé Francesco Graziani, joueur de l’AS Rome, pour lui faire manquer sa tentative, offrant ainsi aux Anglais leur quatrième titre européen (1-1, 4-2 t.a.b.). Vingt-et-un ans plus tard, en 2005, Jerzy Dudek reprenait le rôle de son prédécesseur, multipliant les facéties sur sa ligne. Serginho envoya alors sa tentative au-dessus, tandis qu’Andrea Pirlo vit le Polonais détourner la sienne. Un drôle de numéro au bout d’une finale ahurissante où Liverpool avait rattrapé un retard de trois buts (3-3, 3-2 t.a.b.).
Trois précédents qui invitaient à un certain optimisme au moment d’aborder la séance hier soir à Anfield. Sauf que la réussite ne peut pas toujours accompagner Liverpool. Si Mohamed Salah montrait sa maîtrise, Darwin Núñez voyait Gianluigi Donnarumma déployer sa longue carcasse pour détourner sa frappe décroisée à mi-hauteur du droit. Même image pour Curtis Jones, dont le tir croisé du droit à ras de terre était bloqué par la main droite ferme du portier italien du PSG. Deux arrêts synonymes de fin d’aventure européenne pour les Reds dès les huitièmes de finale, et d’arrêt d’une autre série : jamais Liverpool n’avait été éliminé en Ligue des champions après avoir gagné à l’extérieur le match aller.








