On avait écrit que le Paris Saint-Germain appréciait globalement se frotter aux clubs allemands avec 17 victoires en 34 matchs, et qu’il n’avait jamais tremblé face au Bayer Leverkusen en deux rencontres jouées. La soirée d’hier est venue confirmer cet état de fait et lui a même apporté un éclairage nouveau. Sur la pelouse de la BayArena, où Zlatan Ibrahimovic et ses partenaires avaient déjà déroulé en 2014 (4-1), les hommes de Luis Enrique ont fait étalage de leur nouvelle force et illustré la différence existante et abyssale entre une bonne équipe européenne et le champion continental.

Une déroute allemande historique

Rapidement mis devant par le premier but parisien de Willian Pacho, le PSG a connu un flottement, quelques minutes délicates où Illya Zabarnyi a rappelé qu’il n’était pas (encore) un cador. Pas un crime, surtout à 23 ans et pour sa première saison à ce niveau d’exigence. Pour autant, l’Ukrainien aurait pu coûter cher à son équipe puisqu’il a concédé deux pénalties en l’espace d’un quart d’heure dans la seconde moitié de la première période et vit sa soirée virer au rouge dans la foulée de sa faute sur Christian Kofané (37e), annihilant la supériorité numérique dont les visiteurs bénéficiaient depuis seulement quelques minutes et l’expulsion de Robert Andrich, auteur d’un coup de coude dans le visage de Désiré Doué.

Le Bayer Leverkusen eut le malheur de ne convertir qu’un seul penalty et se fit punir pour cela. En sept minutes, juste avant la pause, Désiré Doué signait un doublé entrecoupé d’un but de Khvicha Kvaratskhelia, et le PSG anéantissait le suspense. Sauf qu’à 4-1, le champion d’Europe ne se contenta pas de gérer et corsa méthodiquement l’addition lors du second acte, avec notamment une réalisation pour Ousmane Dembélé qui effectuait son retour à la compétition. Au final, les Parisiens passèrent sept buts à leurs hôtes. Un exploit, puisque jamais un club allemand n’avait encaissé autant de buts à domicile dans l’histoire des compétitions européennes.

Habitué à gagner

Symbole de la puissance parisienne, le PSG a établi son record de réalisations marquées à l’extérieur sur un seul match et porté son total à 13 après trois journées. En Ligue des champions, seul Arsenal lors de la saison 2010-2011 est parvenu à être plus prolifique (14 buts). Sur toute l’année 2025, le champion d’Europe totalise 45 buts dans l’épreuve, quand aucun club avant lui n’avait dépassé la barre des 40 sur une même année civile. Si l’inflation du nombre de rencontres depuis l’introduction de la nouvelle formule de la C1 aide, elle ne peut occulter le pouvoir offensif du collectif parisien.

Grâce à ce succès historique qui l’a vu rejoindre l’Olympique de Marseille et l’Olympique Lyonnais au rang des clubs français ayant marqué sept buts dans un même match de C1, le PSG a entretenu sa dynamique européenne avec un sixième succès de rang, égalant la meilleure série de son histoire, établie entre septembre et décembre 1994 par la bande à Luis Fernandez. Surtout, il a pris les commandes de la phase de ligue et fait un pas de plus vers une qualification pour les huitièmes de finale. Un an après avoir peiné pour s’extirper de cette première phase, le PSG confirme sa mue. L’ancien prétendant est devenu un champion.