Serie A : Zlatan Ibrahimovic veut cultiver la victoire à l’AC Milan
Dans un entretien accordé à la Gazzetta dello Sport, l’ancien attaquant suédois en a dit plus sur ses attributions dans l’organigramme rossonero et le but qu’il y poursuit.
Les supporters rossoneri n’avaient pas espéré un tel redressement si vite. S’ils pensaient que le retour de Massimiliano Allegri, combiné à l’arrivée de Luka Modric, allait produire un réveil, ils n’auraient jamais cru qu’après la 7e journée de Serie A, leur club occuperait seul la tête du championnat italien.
Et pourtant, depuis hier soir, l’AC Milan est leader avec un point d’avance sur l’Inter Milan, victorieuse à Rome la veille (1-0 contre l’AS Rome), et Naples, champion en titre, battu samedi sur la pelouse du Torino (0-1). Deux faux-pas dont ont profité les Lombards. Menés d’un but, ils n’ont pas laissé passer leur chance grâce à un doublé de Rafael Leao. Souvent critiqué ces derniers temps, l’attaquant portugais a mis tout le monde d’accord d’une frappe de 20 m et sur pénalty. "Rafa est vraiment incroyable. J'avais hâte de jouer avec lui, mais malheureusement, il s'est blessé, mais il est maintenant au meilleur de sa forme. C'est le Rafa qu'il nous faut (…) J'espère que ces deux buts lui redonneront confiance et qu'il pourra être le joueur essentiel dont nous avons besoin. Il sera très important, et nous dépendrons beaucoup de Rafa. Il l'a prouvé ce soir", a expliqué Luka Modric au diffuseur de la Serie A après le succès contre la Fiorentina (2-1).
"L'ADN de l'AC Milan est la victoire"
Cette victoire, c’est exactement ce que Zlatan Ibrahimovic veut voir se répéter cette saison et à l’avenir. "L'ADN de l'AC Milan est la victoire, surtout en Europe, et nous devons y retourner. Personne ne veut changer l'AC Milan, sa culture ou ses traditions. Et puis, je vous donne une règle : personne ne change l'AC Milan, c'est l'AC Milan qui vous change. À Milanello, on sent la victoire ; après y être allé, on ne reste jamais le même joueur. À Milanello, du chef au jardinier, tout le monde veille à ce qu'Allegri et son équipe puissent donner le meilleur d'eux-mêmes", a expliqué le Suédois à la Gazzetta dello Sport.
Une culture de la gagne séculaire, avec laquelle les Milanais ne font que renouer après une saison inconsistante, terminée à une triste et anonyme 8e place en Serie A. Ce retour au premier plan s’explique d’ailleurs par une restructuration en interne. En l’absence d’un directeur sportif, Zlatan Ibrahimovic avait tenté de compenser mais sans y parvenir pleinement, car ce rôle n’était pas censé être le sien. "L'année dernière, j'en ai fait plus que nécessaire. Personne ne me l'a demandé, j'en avais juste envie, mais je n'aimais pas ça, car si je ne peux pas être moi-même, je ne me sens pas bien", a-t-il expliqué.
Un changement de méthode
Aujourd’hui, tout est plus clair. "Le club a comblé ce manque. Il y a maintenant une personne en contact permanent avec les joueurs et l'entraîneur, Igli Tare, et il le fait très bien", a-t-il apprécié pour le quotidien sportif italien. Revenu à ses attributions de conseiller du propriétaire, Zlatan Ibrahimovic se sent plus libre d’agir à sa guise. "Mon rôle n'a pas changé, il est toujours le même : je représente les propriétaires (…) Je viens ici à la Casa Milan, parfois à Milanello : je discute tous les jours avec Furlani et avec Gerry, qui est très impliqué. Nous étudions les points à améliorer pour Milan, nous élaborons des stratégies, et au final, c'est Gerry qui décide, mais il a une grande confiance en l'équipe du club. Je suis également impliqué dans les aspects corporate et divertissement de RedBird. Je suis du genre à me taire si je ne sais pas quelque chose, à observer et à apprendre. Bien sûr, dans d'autres domaines, j'ai plus d'expérience et je m'exprime davantage, voire beaucoup plus", a présenté le Suédois de 44 ans, qui a refusé d’avoir un bureau à Milanello et se plaît à aller discuter avec qui il veut et quand il le désire.
Des interventions qu’il coordonne avec Massimiliano Allegri, qu’il connaît bien pour avoir gagné la Serie A avec lui en 2011. "Il y a un entraîneur. Si je peux l'aider sans le déranger, je le ferai. Mais on ne prend pas le coach à revers ; on ne fait que lui compliquer la tâche", a-t-il poursuivi. Une aide qu’il compte apporter avec une approche différente. "Je suis peut-être plus proche des joueurs que lui, mais je reste Ibra, avec son expérience. Avant, je n'avais qu'une approche ferme. Avec le temps, j'ai appris que pour entrer dans la tête des joueurs, il faut parfois être plus doux. Et insister", a-t-il ajouté. La preuve d’une nouvelle maturité relationnelle pour le quadragénaire qui a certainement susurré à l’oreille de Rafael Leão ces dernières semaines. Un travail de l’ombre dont on a pu admirer les premiers effets hier soir à San Siro. Loin des projecteurs, le charismatique Suédois continue de diffuser son exigence pour le plus grand bonheur de l’AC Milan et de ses tifosi.








