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10-0 : Quand la France terrassait l'Azerbaïdjan
Retour sur le match qui est resté pendant 28 ans le plus gros succès de l'histoire de France, 10-0, avec déjà aux commandes la génération Zidane qui sera sacrée championne du monde, trois ans plus tard.
La rencontre des éliminatoires pour la Coupe du Monde 2026 entre la France et l'Azerbaïdjan de ce vendredi soir est l'occasion de revenir sur les précédentes confrontations entre les deux équipes. En l'occurrence, les deux nations n'ont croisé le fer qu'à deux reprises, lors des éliminatoires pour l'Euro 1996.
Après le premier match remporté en décembre 1994 par les Bleus à l'extérieur grâce à des buts de Jean-Pierre Papin et Patrice Loko (0-2), il se trouve que le match retour à l'Abbé Deschamps, disputé il y a trente ans, un mois et quatre jours, reste gravé dans l'histoire de l'Equipe de France. Avec un succès 10-0, ce match est en effet resté pendant 28 ans le plus gros succès offensif réalisé par les Bleus, jusqu'au 14-0 face à Gibraltar en novembre 2023.
La génération Zidane déjà au pouvoir
Cette soirée parfaite à l'Abbé Deschamps a sans doute conforté Aimé Jacquet dans ses convictions puisqu'on retrouve déjà la colonne vertébrale qui constituera l'équipe de l'Euro 96 et surtout celle qui sera sacrée championne du monde en 1998.
Ils sont presque déjà tous là, avec notamment le quatuor Lizarazu-Leboeuf-Desailly-Thuram (remplaçant de Jocelyn Angloma à la 57e) pour terminer le match, soit la même défense que lors du France Brésil de 1998. Didier Deschamps, Zinédine Zidane, Youri Djorkaeff et Christophe Dugarry sont également présents dans le onze titulaire. C'est d'ailleurs la première fois que la paire Zidane-Djorkaeff débute en Equipe de France.
Le sélectionneur avait pour l'occasion affiché un schéma de jeu plus offensif, dans un style similaire à un 4-2-3-1 avec le duo Deschamps-Guerin à la récupération, et un trio Pedros-Zidane-Djorkaeff pour alimenter Christophe Dugarry en pointe.
Des buts d'anthologie
Le public auxerrois avait été gâté en plus d'être témoin d'une soirée historique. Le spectacle avait en effet été au rendez-vous avec une pluie de buts. On retiendra le doublé de Youri Djorkaeff, de la tête et sur un sublime piqué, la tête victorieuse de Christophe Dugarry sur un centre de son coéquipier bordelais Zinédine Zidane, ou encore l'incroyable déboulé de l'Auxerrois Christophe Cocard après avoir pris le gardien de vitesse pour inscrire le but du 10-0.
Deux buts sortent malgré tout du lot, à commencer par l'incroyable « Madjer aérienne » réalisée par Franck Leboeuf, à la 53e minute. Sur un centre de Vincent Guérin, le défenseur qui évoluait encore à Strasbourg s'est ainsi offert une reprise du talon pour ce qui restera comme l'une des plus belles réalisations de sa carrière.
Vient ensuite le but de Zinédine Zidane, à la 72e, seulement son troisième en équipe de France, après son doublé lors de sa première sélection. Ce match face à l'Azerbaïdjan, c'est seulement son quatrième en tant que titulaire, pour sa sixième sélection. On est encore aux débuts d'une nouvelle ère.
Trente ans plus tard, ce but se distingue par ses similitudes avec celui inscrit huitième de finale de la Coupe du Monde 2006 face à l'Espagne. Avec un crochet extérieur impeccable comme il l'avait fait pour éliminer Carles Puyol, et une frappe soudaine au premier poteau. Du Zizou dans le texte, déjà à l'époque !
Un capitaine nommé Didier Deschamps
Il était déjà le taulier du milieu de terrain des Bleus au soir de sa 43e sélection. Même si le brassard de capitaine avait été attribué à Marcel Desailly, son ami de toujours, Didier Deschamps était déjà bien installé au cœur du jeu et ce match en avait encore fait la démonstration. Quant au brassard de capitaine, le milieu de terrain de la Juve allait le retrouver quelques mois plus tard, pour ne plus le quitter jusqu'à sa retraite.
Trente ans plus tard, Didier Deschamps reste plus que jamais le boss côté français. La passion est toujours là, l'envie de gagner, qui a transpiré tout au long de son parcours, aussi. Les défis sont différents de son prédécesseur et ancien sélectionneur Aimé Jacquet, mais les enjeux sont au moins aussi importants.