Football : Samuel Umtiti a-t-il sacrifié la deuxième partie de sa carrière ?
De passage à Tignes dans le cadre des Étoiles du Sport, Samuel Umtiti a accordé un entretien à Eurosport dans lequel il a accepté d’évoquer les raisons qui l’ont poussé à raccrocher les crampons à seulement 31 ans.
À 31 ans, Samuel Umtiti a préféré arrêter les frais. Freiné par des blessures à répétition, principalement au genou, l’ancien défenseur central a annoncé le 15 septembre dernier la fin de sa carrière, au bout d’un parcours fait de hauts et de bas mais surtout sublimé par la victoire en Coupe du monde avec les Bleus en 2018. Après de nombreuses saisons de souffrance marquées par ces allers-retours sans fin à l’infirmerie, le pur produit de la formation lyonnaise, frustré, lassé, usé, a effectivement préféré dire stop puisque son corps ne lui permettait plus d’exercer sa profession comme il le souhaitait.
Pourtant, Samuel Umtiti a tout tenté pour prolonger le plaisir en essayant à maintes reprises de se remettre sur pied. Mais les résultats n’ont jamais été à la hauteur des attentes. Le mal était trop profond. La genèse de ce calvaire qui a poursuivi l’ancien défenseur central ces dernières années ? Le Mondial en Russie, qui fut pourtant la période la plus joyeuse et faste de la carrière de l’intéressé. Victime d'un flexum, une luxation congénitale rare limitant l'extension du genou, Samuel Umtiti avait disputé l'entièreté du tournoi diminué, prenant le risque de mettre en péril le reste de sa carrière.
“Sacrifier, c’est un mot fort aussi”
D’ailleurs, pense-t-il avoir sacrifié sa carrière pour avoir la possibilité de décrocher la deuxième étoile du football tricolore ? "C’est une question assez forte. Sacrifier, c’est un mot fort aussi”, a dans un premier temps relevé l’homme de 31 ans lors d’un entretien accordé à Eurosport ce mercredi dans le cadre des Étoiles du Sport, à Tignes. “En tout cas, j’ai fait ce que je devais faire. Je me devais de jouer cette compétition-là. Après, il y a tellement de choses, peut-être qu’un jour, j’arriverai à parler de mon genou", glisse celui qui n’a désormais plus besoin de soigner des problèmes physiques mais reste encore impacté psychologiquement, au point d’avoir du mal à mettre des mots sur ces maux.
“Pour jouer une compétition comme ça avec l’équipe de France, je ne regrette pas d’avoir fait ça, mais il y a des choses derrière. Petit à petit, j’en parlerai. 'Sacrifier', ce sont les gens qui en parlent. Peut-être qu’un jour, j’arriverai à utiliser ce mot-là, mais j’ai fait ce que je devais faire", conclut-il, droit dans ses bottes et avec une émotion palpable. Loin d’être surprenant puisque l’intéressé révélait également au début du mois avoir vécu une longue traversée du désert après le titre mondial en 2018, à un tel niveau que la dépression avait fini par l’envahir. Une période sombre, mais désormais derrière lui.








