Il n’était pas le joueur qu’on attendait sur le devant de l’affiche, pas celui qu’on imaginait capable d’atteindre ce niveau. Pourtant, Raphinha attire toute la lumière depuis le début de la saison, avec une régularité qui dément l’idée d’un simple épiphénomène. Promu capitaine du FC Barcelone en les absences prolongées de Marc-André ter Stegen et Ronald Araújo — un statut qu’il a d’ailleurs conservé malgré le retour de l’Uruguayen — le Brésilien a changé de dimension. Il s’est mué en leader, dans le vestiaire comme sur le terrain.

Un leader offensif et statistique

Sur le terrain, justement, il a considérablement haussé son niveau. Après 42 matchs toutes compétitions confondues, il affiche un bilan stratosphérique de 27 buts et 20 passes décisives. En Ligue des champions, il est à la fois le meilleur buteur (11) et le meilleur passeur (5) de la compétition. "Je passe un excellent moment à Barcelone. Je ne peux pas le décrire, c’est incroyable", a-t-il confié à Romário sur la chaîne YouTube du champion du monde 1994.

Des chiffres exceptionnels qui le placent dans les mêmes sphères que Mohamed Salah, auteur d’une saison majuscule avec Liverpool (32 buts et 22 passes décisives, toutes compétitions confondues), et qui font de lui un candidat crédible au Ballon d’Or. Une récompense à laquelle il reconnaît penser. "C’est normal que cela me traverse l’esprit, et si je vous disais le contraire, je mentirais", a-t-il déclaré à son aîné.

Pas une distraction

S’il se rêve sur la scène du Théâtre du Châtelet en fin d’année, trophée en mains, l’ancien Rennais refuse néanmoins de se laisser distraire et sait que la reconnaissance individuelle passe d’abord par le terrain. "Je pense que si j’atteins tous les objectifs que j’ai notés dans mon carnet pour la fin de saison, la possibilité de remporter un prix individuel sera très élevée. Mais je n’aime pas trop me concentrer sur le Ballon d’Or, car y penser trop peut devenir une distraction. Mon objectif principal est de marquer des buts, de créer des occasions, de gagner des titres et de prendre du plaisir à jouer", a-t-il ajouté.

S’il tutoie Salah en chiffres, il dispose d’un avantage non négligeable sur l’Égyptien : avec le FC Barcelone, il a déjà remporté la Supercoupe d’Espagne et reste en course dans trois autres compétitions (Liga, Coupe du Roi, Ligue des champions), quand son rival ne peut plus viser que la Premier League. De quoi marquer des points dans l’esprit des votants, surtout s’il est décisif dans la conquête de plusieurs titres. Il reste néanmoins encore beaucoup de matchs à jouer avant de pouvoir espérer imiter son idole Ronaldinho, sacré Ballon d’Or en 2005 et dont il s’est largement inspiré. "Neymar et Ronaldinho ont été une grande source d’inspiration pour moi. Je n’ai pas eu l’occasion de voir beaucoup Ronaldinho jouer, j’étais trop jeune. Mais grâce à YouTube, j’ai pu regarder des vidéos de lui et d’autres joueurs comme Rivaldo et Ronaldo", a indiqué Raphinha à son compatriote.

Avant de revenir aux affaires européennes, l’attaquant brésilien a un dernier rendez-vous à honorer avec le Brésil. La nuit prochaine, il sera sur la pelouse du Monumental pour affronter l’Argentine dans le choc de la 14e journée des qualifications sud-américaines pour la Coupe du monde 2026. Un adversaire qu’il a promis — en des termes peu courtois — de punir. Et cette saison, ils sont nombreux à avoir été punis par le natif de Porto Alegre.