Revenu à Manchester City la saison dernière après une pige au FC Barcelone, Ilkay Gündoğan a pris un nouveau virage l’été dernier. À 34 ans (il en aura 35 le 24 octobre prochain, ndlr), il a décidé de s’offrir un nouveau défi et d’aller découvrir un nouveau championnat. Il a ainsi mis le cap sur la Turquie, où il a rejoint l’effectif de Galatasaray, champion en titre et référence actuelle du football local. Une destination loin d’être anodine qui, au-delà de la dimension sportive, revêt un intérêt personnel puisqu’elle le rapproche des racines de sa famille.

Une relation père-fils

Une étape intime pour un joueur qui aura marqué son époque et s’est construit sous les ordres de deux des managers les plus influents et iconiques de leur génération. De 2011 à 2016, celui qui a été formé à Bochum avant de se révéler à Nuremberg a évolué au Borussia Dortmund. Habitués aux seconds rôles depuis une dizaine d’années, les Schwarz-Gelben connaissent alors une nouvelle période dorée. Celle-ci coïncide avec le passage de Jürgen Klopp sur le banc. Manager habité, l’Allemand a composé une équipe redoutable, pratiquant un football franc, direct et résolument offensif, joué par une bande de gamins au sein de laquelle se retrouvent Robert Lewandowski, Marco Reus, Mario Götze, Mats Hummels et donc Ilkay Gündoğan.

"Nous avons connu un grand succès à Dortmund et j'adorais le football que nous pratiquions", a déclaré ce dernier à The Athletic. Un football énergique qui a permis à cette équipe d’être sacrée championne d’Allemagne en 2012, d’atteindre la finale de la Ligue des champions en 2013, et de créer des liens indéfectibles entre le joueur et son entraîneur. "J'apprécie beaucoup Jürgen en tant qu'entraîneur et en tant que personne. Chaque fois que je le voyais, nous nous serrions fort dans les bras, comme père et fils", a-t-il révélé.

La révélation Guardiola

Leur réussite dans la Ruhr les mena tous deux en Angleterre mais à des destinations différentes. Si Jürgen Klopp a pris le chemin de Liverpool dès 2015, où il a passé neuf saisons, Ilkay Gündoğan a, lui, choisi Manchester City en 2016. Là, il s’est confronté à une autre conception du jeu, celle de Pep Guardiola. Une révélation. "Avec Pep, je sens que l'approche tactique, le jeu de possession, tout cela est plus clair pour moi que le football de transition", a reconnu l’ancien international allemand au média américain.

S’il s’est affirmé avec Jürgen Klopp, il s’est pleinement réalisé dans le système imaginé par le Catalan et a engrangé un grand nombre de succès, participant à asseoir la domination des Cityzens sur le football anglais mais aussi européen, avec à la clé le triplé en 2023 (Premier League, Coupe d’Angleterre et Ligue des champions). Pour cela, Ilkay Gündoğan accorde un avantage à l’ancien maître à penser du FC Barcelone. "Je dois être honnête et répondre Pep Guardiola pour tout ce que nous avons accompli ensemble, la domination", a-t-il dit au moment où The Athletic lui a demandé qui, du Catalan ou de l’Allemand, l’avait le plus marqué.

Un choix fait pour se plier à l’exercice médiatique mais qui n’occulte pas l’essentiel. "Tous deux ont grandement contribué à faire de moi le joueur que je suis aujourd'hui", a soutenu le trentenaire allemand, qui sait ce qu’il doit aux deux managers et à leurs approches, au point d'envisager son avenir sur un banc où il pourra en faire la synthèse.