La recette du succès d’Emery à Arsenal
Un temps décrié au PSG, Unai Emery a parfaitement réussi son intégration à Arsenal. L’Espagnol reste sur une impressionnante série de 19 matchs sans défaite. Retour sur les clés de son succès.
"Arsenal était en chute libre, il fallait secouer les choses." Six mois après son arrivée à Arsenal, Unai Emery s’autorisait à revenir sur la situation des Gunners sous la houlette d’Arsène Wenger, dans une interview accordée à Marca. Eloigné du Top 4 depuis la saison 2015-2016, le club de Londres avait besoin de renouveau. Incarné par l’arrivée du technicien espagnol en remplacement du Français, un vent de fraîcheur souffle sur l’Emirates Stadium. L’ancien entraîneur du Paris Saint-Germain redonne de l’espoir aux supporteurs, en proposant un jeu léché et spectaculaire.
Enfin un succès contre un gros
Avant de croiser le fer contre Tottenham ce weekend, Arsenal restait sur une impressionnante série de 18 matchs sans la moindre défaite, cumulant même 11 victoires d’affilée entre la fin août et la fin octobre. Problème, durant cette période, les Gunners n’avaient battu aucun gros, concédant le nul à domicile contre Liverpool (1-1). En début de saison, les Londoniens avaient même perdu coup sur coup contre Manchester City (2-0 en ouverture), puis face à Chelsea, 3-2. Pour confirmer cette belle série, Unai Emery devait donc faire tomber la tête d’un cador du championnat. Mission accomplie contre Tottenham ce weekend, où ses ouailles ont réussi à remonter au score après avoir été menées 2-1, et s’imposer 4-2.
Pour disposer de l’équipe de Mauricio Pochettino, Unai Emery a pu s’appuyer sur son homme en forme du moment, Pierre-Emerick Aubameyang. Le Gabonais s’est offert un doublé et trône en tête du classement des meilleurs buteurs avec 10 réalisations, devant Agüero, Sterling et Kane. Il reste d’ailleurs sur une série de 10 buts sur ses 10 derniers tirs cadrés, une première en Angleterre depuis 2007 et Benni McCarthy (Blackburn).
Un mercato réussi et un exemple de management
Pour remonter la pente, les dirigeants d’Arsenal et Unai Emery ont accordé une attention toute particulière au mercato estival. Ils ont recruté des joueurs d’avenir, pétris de talent, à l’instant de Mattéo Guendouzi et Lucas Torreira, et d’autres footballeurs plus expérimentés, à l’image de Bernd Leno, Sokratis et Stephan Lichtsteiner. Alors que composer une équipe avec ces recrues et les anciens joueurs aurait pu être un casse-tête pour l’Espagnol, il en a profité pour concerner tout son effectif. Leno et Torreira ont patienté, se sont acclimatés à la Premier League, et sont désormais des éléments indispensables à l’équipe. Une concurrence saine où, même s’il sait qu’il ne sera pas prolongé, Ramsey continue de donner le meilleur de lui-même.
Unai Emery est également parvenu à gérer l’épineux dossier de l’attaque. Alors que Lacazette souffrait de la concurrence avec Aubameyang en début de saison, il a finalement été associé avec succès au Gabonais. Le Français a déjà inscrit six buts et délivré deux passes décisives en 13 rencontres de championnat. Complémentaire avec PEA, il endosse le rôle de l’attaquant à tout faire. Le Français marque, fait marquer, libère des espaces, sert de point d’appui et permute. Et, quand il est remplaçant, comme contre Tottenham ce weekend, il sait se montrer précieux lors de ses entrées en jeu. Il a ainsi marqué le but du 3-2 contre les Toffees.
Vidéo : Arsenal en quarts de finale de la Carabao Cup
Dans un effectif où Mesut Özil fait office de seule véritable star, Unai Emery n’hésite pas non plus à le mettre sur le banc quand la situation l’exige. L’Allemand n’était par exemple pas entré en jeu contre Bournemouth, Emery lui préférant des joueurs plus physiques.
Un jeu spectaculaire
Pour gagner le cœur des supporteurs, Unai Emery a su tirer le meilleur de son 4-2-3-1. Dans son système, les joueurs privilégient un jeu court, avec une multiplication de passes. A l’instar du Napoli de Sarri ou de son actuel Chelsea, le technicien espagnol a instauré la volonté de remonter proprement le cuir depuis la défense, tout en misant quand il le faut sur un jeu plus vertical. Le pressing est constant, et les latéraux n’hésitent pas à monter.
Dans ce système, deux joueurs sont particulièrement importants. Xhaka est la plaque-tournante de l’équipe, celui qui s’occupe de la relance et qui dicte le tempo à ses partenaires. Il est bien aidé par Torreira, véritable pitbull, qui ne lâche aucun de ses adversaires. Constamment au pressing et précieux à la récupération, il libère le Suisse dans son jeu. Avec ce schéma, Arsenal se transforme en machine à buts. Les ouailles d’Emery ont fait trembler les filets à 32 reprises cette saison, et représentent la deuxième meilleure attaque du championnat derrière Manchester City, avec 32 pions en 14 journées.
De retour dans le Top 4 de Premier League, Arsenal peut légitimement nourrir de grandes ambitions cette saison. Si le titre semble compliqué à aller chercher, les Gunners rêvent d’un retour en Ligue des Champions après trois ans d’absence.