Formé à l’Olimpija Ljubljana, rien ne prédestinait Jan Oblak à devenir une légende de l’Atlético de Madrid. Pourtant, onze ans après son transfert dans la capitale espagnole en provenance du Benfica Lisbonne, où il avait explosé lors de la saison 2013-2014 en finissant meilleur gardien du championnat portugais et en aidant le club portugais à atteindre la finale de la Ligue Europa, le portier slovène s’est imposé comme l’un des meilleurs spécialistes à son poste de l’histoire des Colchoneros et même de la Liga, dont il a remporté le prix Zamora à six reprises (un record).

Un détail anecdotique

Indéboulonnable, Jan Oblak sera encore le dernier rempart de l’Atlético de Madrid ce soir à Anfield au moment d’affronter Liverpool lors de la 1ʳᵉ journée de la Ligue des champions. Un match hautement symbolique puisqu’il s’agira de son 500ᵉ avec le club madrilène (il est le troisième joueur le plus capé de l’histoire des Colchoneros, derrière Koke (687) et Adelardo Rodriguez (553), ndlr). "Je ne savais pas que je jouais mon 500ᵉ match", s’est amusé l’intéressé dans un entretien accordé à Marca.

Une anecdote pour Jan Oblak, davantage focalisé sur la rencontre qui s’annonce face au leader de la Premier League et sa nouvelle armada assemblée à coups de centaines de millions d’euros cet été. "Liverpool est une équipe très forte, non seulement grâce aux nouvelles recrues, mais aussi grâce à l'année dernière et aux saisons précédentes. C'est une équipe spectaculaire, avec de grands joueurs qui jouent très bien, et je suis sûr que c'est un grand défi pour nous tous, non seulement de garder notre cage inviolée, mais aussi de prendre des points, car nous devons bien commencer la Ligue des champions. Il n'y a pas de temps à perdre. C'est leur façon de penser. C'est la nôtre, et je suis sûr que nous allons assister à un match important et très difficile dans un stade où il n'est jamais facile de jouer", a présenté le Slovène à propos du choc à venir entre deux équipes ouvertement candidates au titre européen.

"L'équipe se porte bien"

Si Liverpool en compte déjà six à son palmarès, l’Atlético de Madrid court toujours après son premier, accusant trois défaites en finale (1974, 2014 et 2016). Une perspective qui anime Jan Oblak. "Chaque année, lorsque la Ligue des champions commence, mon souhait est de la gagner. Je n'y suis jamais parvenu, mais c'est toujours mon souhait, et je suis toujours optimiste, que c'est possible. La route est longue", rappelle-t-il au quotidien sportif madrilène.

Si longue qu’elle impose de la constance mais autorise aussi paradoxalement à ne pas être en pleine forme dès le début et à monter en puissance, l’exemple du Paris Saint-Germain la saison dernière en attestant. Une chance pour l’Atlético de Madrid dont le début de saison a été pour le moins poussif, avec aucune victoire lors de ses trois premiers matchs. Pas de quoi inquiéter l’international slovène, qui voit dans la réaction du week-end dernier contre Villarreal (2-0) un indice de la forme ascendante des Colchoneros. "Je pense que l'équipe se porte bien. En réalité, les trois premiers matchs sans victoire ont été difficiles à accepter. Je ne pense pas que nous ayons joué aussi mal que les résultats le disent, deux nuls et une défaite. Le match contre Villarreal était donc très important. Les trois points sont très importants et, à vrai dire, cela donnera à l'équipe la confiance nécessaire pour aborder la saison de la meilleure façon possible. Ce n'est pas facile de commencer comme nous l'avons fait, surtout pour les joueurs qui viennent d'arriver. Tous ceux qui sont arrivés ici l'ont fait pour gagner. Et c'est ce que nous voulons tous", a-t-il expliqué.

La force de la conviction

Une confiance et une volonté communes qui ne seront pas de trop pour surpasser des Reds ayant gagné tous leurs matchs depuis le début de la saison et en pleine confiance à domicile. La tâche de l’Atlético de Madrid sera d’autant plus difficile que plusieurs joueurs importants manqueront à l’appel à Anfield, à commencer par le leader de son attaque, Julian Alvarez.

Dans ce contexte, le rôle de Jan Oblak n’en sera que plus crucial pour repousser les assauts de Mohamed Salah, Alexander Isak et leurs coéquipiers. "Quand on pense positivement, quand on pense que quelque chose est possible, en réalité, c'est possible", a prophétisé le Slovène de 32 ans. Cette croyance, les Colchoneros devront s’y tenir pour obtenir le deuxième succès de leur histoire à Anfield après celui glané après prolongation en huitième de finale retour de l’édition 2020 (3-2 a.p., 1-0 à l’aller à Madrid, ndlr).