Bruno Lage n’aura pas survécu à l’improbable défaite de Benfica. Alors qu’il menait 2-0 à domicile au bout de seulement 16 minutes grâce à Enzo Barrenechea et Vangélis Pavlidis, le club lisboète pensait se diriger vers un succès tranquille. C’était sans compter sur la combativité de Qarabağ. Huit ans après sa première et seule participation à la Ligue des champions, le club azerbaïdjanais a renversé le match, d’abord en atteignant la pause avec un but de retard après la réduction de l’écart par Leandro Andrade, puis en s’appuyant sur des réalisations de Camilo Andres Durán Márquez et Oleksiy Kashchuk. Trois buts synonymes de première victoire pour Qarabağ (3-2) dans la reine des compétitions européennes, après avoir enregistré deux nuls et quatre revers lors de l’édition 2017-2018.

Pour Benfica, ce revers a représenté l’affront de trop après le nul concédé vendredi dernier déjà à l’Estadio da Luz face à la modeste formation de Santa Clara, pourtant réduite à 10 dès la 38ᵉ minute de jeu (1-1). Jugé responsable de la mauvaise dynamique actuelle de l’équipe, Bruno Lage a été démis de ses fonctions d’entraîneur. "C'est une semaine difficile pour nous tous et pour tous les supporters de Benfica. Cette semaine nous a marqués (…) Malheureusement, le moment est venu, et nous comprenons qu'il est temps de changer. Concernant le prochain entraîneur, nous attendons son arrivée samedi à Vila das Aves", a expliqué en conférence de presse Rui Costa.

Vingt et un ans après Porto

Le président de Benfica a tranché dans le vif, en sacrifiant un entraîneur en qui il avait confiance mais dont les résultats l’ont condamné, et veut agir vite. Aussi, une rumeur a rapidement évoqué une arrivée prochaine de José Mourinho, alimentée par la nomination en juillet dernier de Mário Branco au poste de directeur sportif. Ce dernier officiait auparavant à Fenerbahçe où il avait justement amené le Special One à l’été 2024. La piste est d’autant plus sérieuse que José Mourinho a été licencié par le club turc fin août après une élimination en barrages de la C1 face à…Benfica et se retrouve donc libre de s’engager où il le souhaite et surtout immédiatement. Interrogé à ce sujet, Rui Costa n’a pas démenti la rumeur, ce qui peut en soi constituer un indice. "L'arrivée de Mário Branco au poste de directeur général du football de Benfica n'a rien à voir avec José Mourinho", a-t-il cherché à se justifier. Selon la presse portugaise, les négociations seraient déjà avancées entre les deux parties et pourraient donc aboutir très prochainement.

Attirer sur le banc le plus célèbre des entraîneurs portugais représenterait un coup sportif et médiatique indéniable pour Rui Costa alors que se profilent de nouvelles élections présidentielles à Benfica. "Ma décision est liée à la saison sportive de Benfica, afin de ne pas compromettre la saison de Benfica. Je suis loin de réfléchir à ce que cela signifiera pour moi en termes d'élections, mais je suis très proche de savoir ce que cela signifiera pour l'avenir de Benfica. Je n'ai jamais fait passer mes intérêts avant ceux de Benfica, et je ne vais pas le faire maintenant", s’est-il défendu. Si l’on peut le croire à sa bonne foi, le dirigeant portugais pourrait toutefois se laisser tenter par cette opportunité de miser sur un entraîneur dont l’expérience et le palmarès parlent pour lui, avec notamment deux Ligues des champions (2004 et 2010). Vingt et un ans après son départ de Porto, José Mourinho semble donc tout proche de rentrer au Portugal.