Une statistique éloquente, et qui fait froid dans le dos. En France, treize millions de personnes sont concernées par une maladie liée à la santé mentale, soit près d'une personne sur cinq. Dans le monde du sport, mais aussi dans celui du ballon rond, ce phénomène est également très répandu avec de nombreux acteurs qui connaissent au cours de leur carrière des troubles psychiques, fortement handicapants dans la gestion d’une vie professionnelle. Il y a quelques mois, Phil Foden, élu meilleur joueur de Premier League en 2024 au terme d’une saison exceptionnelle sur le plan des statistiques individuelles (19 buts et 8 passes décisives en 35 matches), avait crevé l'abcès en évoquant sa santé mentale et la manière dont elle affectait ses performances en 2025.

Plus récemment, c’est Rodrygo qui est sorti du silence dans un entretien accordé à As afin de s’épancher en détails sur ses soucis personnels et ses problèmes d’ordre mental qui l’ont affecté au cours de l’exercice passé, lorsqu’il traînait son spleen sous les ordres de Carlo Ancelotti. Autant de témoignages qui montrent que le milieu du sport n’est pas épargné par ces problèmes sociétaux, et qui contribuent à lever le tabou sur la santé mentale des sportifs. Et le phénomène va encore se poursuivre dans le temps. Dernièrement, John Stones a en effet accordé un long entretien à BBC Radio 5 Live, dans lequel le défenseur central a révélé avoir envisagé l’idée de prendre sa retraite la saison dernière en raison de blessures à répétition.

"J'en avais assez d'être si professionnel"

Victime de plusieurs pépins physiques au pied et aux ischio-jambiers, l’international anglais n’a été capable de fouler les pelouses de Premier League qu’à onze reprises la saison dernière avec Manchester City, qui s’est terminée bien plus tôt que prévu pour l’intéressé, dès février. Des absences à répétition qui ont fortement affecté le moral de John Stones. "La saison dernière a été difficile pour moi, au point que j'ai pensé à arrêter. Je ne voulais pas le faire. J'en avais assez d'être si professionnel et d'essayer de tout faire correctement, pour ensuite m'effondrer sans cesse et ne pas avoir de réponses. C'était une situation très difficile", a d’abord révélé avec une grande sincérité le joueur de 31 ans, avant de poursuivre.

"Il arrive un moment où vous ne savez plus pourquoi cela arrive et c'est encore plus dur quand vous faites autant d'efforts, ou que vous êtes ultra professionnel, de pouvoir jouer et être disponible", a-t-il continué. Appelé en sélection durant cette trêve internationale d’octobre pour prendre part aux deux prochains matches des Three Lions contre le Pays de Galles en amical et en Lettonie dans le cadre des qualifications à la Coupe du monde 2026, John Stones espère que ses problèmes de santé mentale ne viendront plus le torturer à l’avenir. "J'espère ne pas retomber dans cette situation (...) J'étais très ému. Je n'avais pas les idées claires. Au fond, je ne pense pas que j'aurais jamais pris ma retraite", finit-il par avouer avant de conclure son intervention avec un discours conquérant et ambitieux. "Le football, c'est tout ce que j'ai connu depuis mon enfance. Pourquoi devrais-je arrêter maintenant ? Alors oui, il y a ce combat en moi et cette mentalité de gagnant qui ne veut pas s'arrêter". Après une brève disparition, la soif de jouer de l'Anglais est revenue au galop.