Antoine Griezmann et Diego Simeone entretiennent un lien unique. Au fil des années où ils ont pu se côtoyer à l’Atlético de Madrid, les deux compères ont noué une relation intense, passionnelle, voire filiale. Et même si le statut du Tricolore au sein du groupe dirigé par l’Argentin a évolué depuis plus d’un an, l'entraîneur madrilène voue toujours la même admiration pour son protégé. “C'est important qu'il soit là. Lui et Koke sont l'âme de l'équipe. Quand on arrive à un certain âge, nous avons beaucoup discuté avec eux, ils sont importants à leur place, sur le terrain ou en dehors. Ils savent pourquoi ils sont là et pourquoi nous avons besoin d'eux. Et ils répondent de manière spectaculaire", confiait d’ailleurs El Cholo en septembre pour la COPE.

Remplaçant la plupart du temps depuis le début de la saison, Antoine Griezmann doit maintenant s’accommoder d’un nouveau rôle moins exposé sur la pelouse, mais plus central dans le vestiaire. En effet, à 34 ans, il doit servir d’exemple pour un groupe rajeuni cet été et auquel il doit transmettre le caractère propre à l’Atlético de Madrid. Auteur de 5 réalisations depuis le mois d'août, l’ancien joueur du FC Barcelone, véritable légende chez les Colchoneros pour avoir joué 461 matches toutes compétitions confondues sous les couleurs rojiblanca pour 203 buts, faisant de lui le meilleur buteur de l'histoire du club, est davantage dans l'ombre de Julian Álvarez et Alexander Sørloth, les titulaires habituels sur le front de l’attaque.

“Je lui ai envoyé quatre messages”

Mais en équipier modèle, et conscient que son rendement n’est plus le même que lors de ses meilleures périodes au sein de l’Atlético de Madrid, Antoine Griezmann ne fait pas de vague et continue de jurer fidélité au club de son cœur. La plupart du temps sur le banc au coup d’envoi, il ne bronche pas, patiente calmement et se contente des minutes que lui offre Diego Simeone pour étaler sa classe sur le pré et faire briller ses coéquipiers. Surtout, il n'éprouve en aucun cas de l’amertume ou une once de jalousie pour ses concurrents directs. Au contraire, c’est même le champion du monde 2018, déjà alerté par Diego Simeone de son futur changement de statut dans l’effectif, qui a joué l’agent il y a plus d’un an pour convaincre Julian Álvarez de parapher un contrat à l’Atlético de Madrid, qui faisait des pieds et des mains pour tenter de l’enrôler à l’été 2024.

Une anecdote que le natif de Mâcon a accepté de raconter cette semaine lors d’un entretien accordé à AS. “Je savais que le club faisait tout son possible pour le recruter, alors j'ai dû lui envoyer un message d'une dizaine ou d'une vingtaine de lignes pour le convaincre, en lui vantant tous les mérites du club et en lui expliquant à quel point Cholo et ses (futurs) coéquipiers étaient formidables. Finalement, à force d'insister, il a fini par nous rejoindre”, se rappelle le joueur de 34 ans, visiblement convaincant puisque l’international argentin s’envolait en effet quelques jours plus tard à Madrid en provenance de Manchester. “Je crois que je ne lui ai envoyé que quatre messages environ avant qu'il ne prenne sa décision”, conclut-il. Une anecdote révélatrice de la mentalité exemplaire du Tricolore, plus que jamais tourné vers le collectif plutôt que sur sa personne. Du Antoine Griezmann tout craché.