C’est un sentiment que Didier Deschamps n’a pas dû apprécier. Une amertume qu’il a davantage l’habitude de faire goûter à ses adversaires que de devoir la déguster lui-même. Hier, à Munich, le sélectionneur français a découvert ce qu’était l’impuissance.

Là où les Bleus aiment voir se fracasser les rêves de leurs rivaux sur leur solidité, ces mêmes Bleus sont sortis du terrain avec la tête qui tournait d’avoir tant cherché un ballon qui leur échappait à chaque instant, entraîné dans le mouvement presque perpétuel d’Espagnols largement au-dessus en termes de justesse tactique et technique. Jamais dans le bon timing, les Français n’ont que trop rarement existé et sur le bord de la touche, Didier Deschamps s’est agacé au-delà de sa raison, sentant le fil de la rencontre se dérober entre ses mains. Rien de ce qu’il tenta, ni les recadrages à Aurélien Tchouaméni ou Adrien Rabiot, ni ses changements précoces, signe là encore de son impuissance, n’aura fonctionner pour relancer les siens.

Une première en demi-finales

Au bout d’un match qu’elle n’aura su maîtriser, pour ne pas avoir su maintenir et proposer la bonne intensité, l’équipe de France a dû s’admettre vaincue par plus forte qu’elle (1-2). Pas vraiment une honte quand on observe le parcours espagnol dans cet Euro 2024 mais un coup d’arrêt comme Didier Deschamps n’en avait pas encore connu en bleu. Hier soir, l’ancien entraîneur de Monaco avait l’occasion de rejoindre les Brésiliens Mario Zagallo et Carlos Alberto Parreira, seuls sélectionneurs à avoir remporté leurs quatre demi-finales en compétitions majeures ; mais pour la première fois depuis sa prise de fonction en 2012, il n’a pas réussi à guider son équipe en finale, contrairement à 2016, 2018 et 2022.

Sous contrat jusqu’en 2026, l’homme fort de l’équipe de France, qui a atteint l'objectif fixé d'atteindre au moins le dernier carré de la compétition, va devoir analyser les raisons de ce revers et en tirer les conclusions nécessaires pour repartir de l’avant à l’issue d’un tournoi où son équipe aura montré certaines limites qu’on ne lui imaginait plus. Un nouveau chantier pour un homme habité par la seule victoire et qui ce matin doit ruminer de ne pas être parvenu à ses fins.