NBA - Eric Micoud : "Doncic, c’est fou, des doutes sur Kyrie »
Après un quart de saison régulière atteint, Eric Micoud, consultant NBA beIN SPORTS, fait le point sur les bonnes et les mauvaises surprises de ce début de saison.
LES BELLES SURPRISES
LUKA DONCIC (DALLAS MAVERICKS)
"Luka Doncic pourrait directement être nommé MIP (ndlr : joueur ayant le plus progressé). Après une grosse saison rookie, c’est difficile de trouver les adjectifs pour qualifier ce qu’il est capable de faire. Et surtout l’impact qu’il a sur son équipe. Si on regarde la composition des Mavs, il n’y a pas un All-Star autour de lui à part Kristaps Porzingis. Il y a des bons joueurs mais pas exceptionnels comme Tim Hardaway Jr. ou Maxi Kleber. Mais il arrive à sublimer ses coéquipiers. Bien sûr, il y a Porzingis et son duo avec le Letton représente l’avenir de Dallas. Imaginez cette équipe avec un Paul George ou un Kawhi Leonard qui serait arrivé en cours de de saison… Dallas reste sur 9 victoires en 10 matchs. On s’attarde beaucoup sur les records que Doncic est en train de battre mais ce que je trouve le plus impressionnant, c’est qu’il arrive à faire de cette équipe moyenne l’une des bonnes surprises de la Conférence Ouest, c’est fou ! Et on se dit que si cette équipe continue sur sa lancée et se renforce avec un All-Star, ça changerait tout."
BRANDON INGRAM (NEW ORLEANS PELICANS)
"Même si les Pelicans perdent beaucoup de matchs, Brandon Ingram se retrouve avec les clés du camion en attendant le retour de Zion Williamson. Ingram a reconnu qu’à Los Angeles il était tombé en dépression. Il n’a pris pas 10 kilos de muscle en Louisiane mais il a pris confiance en sa façon de jouer et il enchaîne les grosses performances en tant leader. Il arrive à être régulier. Ça doit être particulier de jouer à Los Angeles, c’est comme jouer à New York avec la pression médiatique omniprésente. A la Nouvelle-Orléans, il y a beaucoup moins de tentations et Ingram est plus concentré sur le basket. C’est un vrai joueur qui a un bel avenir devant lui. Ingram sait créer son shoot et arrive à être régulier avec des pourcentages plus que corrects à 3-points (ndlr : 42,3% contre 33% l’an passé). On verra comment cela se passe avec Zion. Dans le jeu, il n’y aura pas de soucis car Zion est surtout un finisseur. En pré-saison, avec lui, ça partait dans tous les sens ! Pour une équipe qui aime bien courir, l’association peut être pas mal du tout."
JAYSON TATUM (BOSTON CELTICS)
"On va me dire que j’ai oublié d’autres joueurs comme Pascal Siakam mais Jayson Tatum m’a beaucoup impressionné. Depuis le départ de Kyrie Irving, à part Marcus Smart qui est le leader charismatique de l’équipe, on voit un Tatum qui assume son rôle de « scoreur » et de leader. Cette saison, on le sent bien : il prend beaucoup plus ses responsabilités, il sélectionne un peu mieux ses tirs. C’est la valeur sûre qui peut et a déjà été « clutch » cette saison. Malgré la présence de Kemba Walker, on voit que c’est souvent Tatum qui a les derniers ballons. Sa deuxième saison a été plutôt décevante après une superbe saison rookie. Et là, cette troisième saison, on sent qu’il a repris les choses en main. J’aime bien ce que je vois. Et il n’a que 21 ans… C’est hallucinant quand on voit son âge ou celui de Doncic : la NBA a de belles années devant elle."
LES MAUVAISES SURPRISES
KYRIE IRVING (BROOKLYN NETS)
"Il y en a un pour lequel je commence à me poser des questions, c’est Kyrie Irving. Quand on voit ce que Kemba Walker apporte à Boston, il n’a pas eu besoin de forcer son talent. Il marque 25 points tous les soirs mais il le fait dans un collectif et il attend bien son moment pour prendre les choses en main. On le voit souriant et il a l’air d’être apprécié par ses coéquipiers. Il revit : il sait qu’il va enfin faire les Playoffs (sourire). De l’autre côté, on a un Kyrie Irving qui fait du Kyrie Irving : quand il était là, ça balançait dans tous les sens. Il montre qu’il est heureux d’être là mais, quand tu vois les résultats avec ou sans lui, en ce moment, je me demande si ça ne joue pas mieux au basket sans lui. Spencer Dinwiddie enchaîne les grosses performances à la mène. On voit Joe Harris qui s’éclate. Mais je ne dis pas qu’Irving est nul, c’est un joueur monstrueux. Ça doit être quelqu’un qui n’est pas facilement « coachable ». Je ne sais pas comment les autres joueurs le perçoivent. C’est dur de vraiment juger son début de saison car il est blessé depuis quelques semaines mais j’ai l’impression qu’il risque de se marcher sur les pieds avec Dinwiddie."
LAURI MARKKANEN (CHICAGO BULLS)
"Lauri Markkanen a fait une bonne première saison, une deuxième plus compliquée. Après, est-il dans le bon environnement pour apprendre et progresser ? Je ne sais pas, les Bulls sont tellement décevants même si Zach LaVine essaie de porter l’équipe, avec un Wendell Carter Jr. intéressant à l’intérieur. Markkanen, c’est un peu « soft », il est hyper talentueux mais il est léger mentalement. Pour un « seven-footer » comme ça qui est capable de shooter à 3-points, de dribbler et de courir, on a le droit de s’attendre à mieux. Cette année, il est vide, il n’y a aucune émotion : comme s’il ne s’éclatait pas. Dès qu’il est un peu bousculé, il sort de son match. Je ne sais pas comment expliquer ça. Est-ce qu’il a envie de bouger ? C’est un joueur qui peut intéresser beaucoup de franchises avec son profil de 4 de grande taille qui peut tirer de loin. Je ne sais plus si Chicago est la bonne équipe pour lui."
MIKE CONLEY (UTAH JAZZ)
"Mike Conley a pour l’instant du mal à trouver sa place au Jazz. Il faut que ça « clique » avec ses coéquipiers. Ça a l’air d’être un bon mec qui est apprécié par ses coéquipiers. Mais là où avec Memphis, il savait qu’à la sortie d’écran, il allait prendre le tir derrière, il n’a pas la même agressivité à Utah. Et il n’a plus Marc Gasol à ses côtés. La connexion, le jeu à deux, c’était devenu automatique. Là, le jeu avec à deux avec Rudy Gobert, ça n’est pas la même chose ! Même si Rudy fait une super saison, il est quand même moins bon passeur que Marc Gasol qui trouvait Conley sur les « backdoors ». Bref, le poste 1 et 5 jouait à merveille ensemble et pour un meneur, avoir des automatiques comme ça peut se faire vite ou prendre du temps. Conley est en plus freiné par une blessure aux ischios donc ça va retarder son intégration. Utah a besoin d’un gros Mike Conley qu’on ne voit pas pour le moment !"
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