L’Allemagne n’avait plus connu ça depuis presque 12 ans et la fameuse finale de la Ligue des champions entre le Bayern Munich et le Borussia Dortmund à Wembley. Demain soir, le club munichois sera encore de la partie et recevra le Bayer Leverkusen dans un duel 100 % allemand aussi rare sur la scène européenne qu’il s’annonce excitant.

Un choc entre ce qui se fait de mieux outre-Rhin avec d’un côté le leader de la Bundesliga et de l’autre le champion d’Allemagne en titre. Cette saison, les deux formations se sont déjà croisées à trois reprises pour autant de résultats serrés. Si les deux affrontements en championnat n’ont pu désigner de vainqueur, celui en Coupe d’Allemagne a tourné en faveur d’un Werkself en supériorité numérique (1-0). Ce dernier n’a d’ailleurs plus perdu depuis 6 matchs contre le rival munichois, et donc jamais sous la direction de Xabi Alonso. Interrogé par Bild, Ottmar Hitzfeld avoue être impressionné par ce que réussit l’Espagnol. "Ce qu’il fait est un art. Il a tout vécu en tant que joueur et fait preuve de compréhension lorsqu'un de ses joueurs commet une erreur. Ce que j'aime particulièrement, c'est sa manière contrôlée sur la ligne. Xabi était une grande personnalité en Bundesliga en tant que joueur – et l’est également depuis longtemps en tant qu’entraîneur", observe l’ancien entraîneur munichois qui espère que le champion du monde 2010 avec l’Espagne restera longtemps encore en Allemagne. "Xabi pourra entraîner n'importe quel grand club du monde. Personnellement, je serais très heureux s’il restait encore un peu en Bundesliga", a-t-il ajouté.

La pression sur le Bayern

Un désir partagé par la direction du Bayer Leverkusen qui sait que Xabi Alonso sera l’un de ses atouts majeurs pour vaincre le Bayern Munich en huitièmes de finale. Un autre atout pour le champion d’Allemagne résidera aussi dans son statut. Si beaucoup d’observateurs en font leur favori, Ottmar Hitzfeld estime, lui, que la pression sera dans l’autre camp. "Le FC Bayern subit une pression accrue et a beaucoup plus à perdre car la finale de la Ligue des champions se déroule à Munich", a-t-il déclaré au quotidien sportif allemand. Une pression supplémentaire à double tranchant pour les hommes de Vincent Kompany.

Malgré tout, le double vainqueur de la Ligue des champions en 1997 avec le Borussia Dortmund et en 2001 avec le Bayern Munich se refuse à un quelconque pronostic. "Il est difficile de donner un pronostic car le duel est vraiment complètement ouvert et il n’y a pas de favori. La forme du jour décidera, même si cela semble banal. Nous pouvons certainement nous attendre à deux équipes de classe mondiale", a-t-il dépeint, tout en ajoutant regretter que les deux meilleures équipes allemandes se rencontrent si tôt dans la compétition.