Premier League : Liverpool en alerte rouge
Battus sur le fil à domicile par Manchester United (1-2), les Reds ont concédé leur quatrième défaite consécutive toutes compétitions confondues, une première depuis 2014.
Qu’il semble loin l’automne 2024 quand tout réussissait à Liverpool. Encore capable de faire basculer les rencontres en sa faveur dans les derniers instants en début de saison malgré d’évidentes faiblesses collectives, le champion d’Angleterre a cette fois craqué à ce moment-là.
Hier en fin de journée, les Reds ont failli. Ils pensaient pourtant avoir fait le plus dur en revenant au score grâce à Cody Gakpo à la 79e minute, mais cinq minutes plus tard, ils ont vu le ciel leur tomber sur la tête. Suite à un corner joué en retrait, Bryan Mbeumo, auteur de l’ouverture du score dès la 2e minute, enroulait une frappe puissante. Celle-ci était repoussée sur le côté dans les pieds de Bruno Fernandes, qui se replaçait après avoir exécuté le coup de pied arrêté. Sans contrôle, le capitaine mancunien renvoyait le ballon en cloche dans la surface où Harry Maguire fut le mieux placé pour piquer sa tête et tromper Giorgi Mamardashvili. Anfield restait alors interdit face au scénario. "Ça fait sept ans que je suis dans ce club et c’était dur de venir ici sans jamais parvenir à prendre les trois points", relevait l’international anglais.
Une première depuis 2016
De son coup de casque, Harry Maguire a mis fin à près de dix ans de disette mancunienne à Liverpool. En effet, les Red Devils n’avaient plus quitté Anfield avec le sourire depuis le 17 janvier 2016 et un but de leur capitaine de l’époque, Wayne Rooney (1-0). Mieux, le défenseur a permis, pour la première fois depuis son arrivée en novembre 2024, à Ruben Amorim d’enchaîner deux succès de suite en Premier League et au club de remonter dans la première moitié du classement. De quoi réduire considérablement la pression et la transmettre à son hôte.
Car si Manchester United s’est acheté du temps, Liverpool a consommé le sien et se retrouve plongé dans sa première crise sportive de l’ère Arne Slot. Hier, le club anglais a concédé sa quatrième défaite consécutive, toutes compétitions confondues. Une première depuis novembre 2014. À l’époque, les hommes de Brendan Rodgers avaient perdu contre Newcastle (0-1), le Real Madrid (0-1), Chelsea (1-2) et Crystal Palace (1-3). Une série qui touche le manager néerlandais mais ne le fait pas vaciller. "Je pense qu'en tant qu'entraîneur, on est constamment confronté à des défis. Quand on débute, on doit relever le défi d'être un nouvel entraîneur, puis on doit gagner des matchs. Et quand on réussit, on rejoint un club plus important et les gens se disent : 'Voyons voir comment il s'en sort là-bas.' Ensuite, vous devenez le successeur de Jürgen Klopp et les gens disent que c'est le plus grand défi que vous ayez jamais relevé. Et maintenant, nous avons perdu quatre fois de suite, ce qui est également un défi. La vie d'un entraîneur de football est donc un défi permanent. Si vous gagnez des matchs, vous voulez continuer à gagner. Si vous perdez des matchs, vous voulez recommencer à gagner. Alors, perdons-nous confiance ? Je ne le vois pas encore, car à chaque match que nous avons perdu, nous avons réussi à créer un nombre incroyable d'occasions en deuxième mi-temps", a présenté l’ancien technicien de Feyenoord en conférence de presse.
Une défense moins souveraine
Pour autant, il appelle ses joueurs et tous les membres du club à assumer leurs responsabilités. "Je pense que quand vous perdez un match après en avoir perdu quatre, vous êtes plus ému, mais il n'y a pas d'excuses. Nous devons nous concentrer sur nous-mêmes, nous avons eu tellement d'occasions et nous aurions dû marquer plus, nous aurions dû mieux défendre", a-t-il dit à Sky Sports.
La défense des Reds, justement, peine à retrouver sa solidité de la saison passée. Au même stade, elle n’avait concédé que trois buts, quand elle a été transpercée huit fois de plus aujourd’hui (11), dont cinq fois sur coups de pied arrêtés, ce qui n’était pas arrivé lors de l’exercice précédent. Une faille que l’attaque liverpuldienne ne compense pas, même si elle affiche presque la même efficacité, avec 13 buts contre 14 l’an passé. "C'est une période intéressante, nous devons rester soudés. Nous devons rester humbles et continuer à travailler. Lorsque les choses se compliquent, il est important de garder l'esprit d'équipe. La saison est longue", a exhorté Virgil van Dijk.
S’il n’y a pas le feu, Liverpool doit urgemment se reprendre et rompre cette série qui pourrait le miner si elle se prolonge. Il en aura l’occasion mercredi, du côté de Francfort, en Ligue des champions. Un adversaire capable du meilleur à l’image de son succès 5-1 contre Galatasaray, comme du pire en témoigne la claque reçue face à l’Atlético de Madrid (1-5). En Allemagne, le champion d’Angleterre passera un nouveau test de caractère alors qu’il peut enregistrer une cinquième défaite de rang, ce qui ne lui est plus arrivé depuis… 1953.









