On n’oublie pas si rapidement et encore moins si facilement un amour qui a duré près de dix ans. De 2015 à 2024, Jürgen Klopp a noué un lien indéfectible avec Liverpool, s’incarnant dans ce club, sa ville et sa communauté comme peu avant lui. Une relation si forte qu’après huit saisons où il a tout gagné, l’Allemand a décidé de rompre avec son quotidien de manager.

Fatigué, usé, il a pris le temps d’une pause avant d’accepter d’embrasser de nouvelles perspectives en devenant le directeur mondial du football de Red Bull. Fini les semaines programmées au millimètre et chronométrées avec des matchs tous les trois jours. Ses nouvelles attributions l’ont éloigné du quotidien et de ses nécessités, lui demandant de voir à moyen et long terme. Une routine qui répond davantage à ses attentes du moment. "Le métier d’entraîneur ne me manque pas. Vraiment pas. Je suis entraîneur, mais c’est différent, ce ne sont pas des joueurs. Ça ne me manque pas. Ça ne me manque pas de rester debout sous la pluie pendant deux heures et demie ou trois heures. Ça ne me manque pas non plus d’aller à des conférences de presse trois fois par semaine. Ça ne me manque pas d’avoir dix ou douze interviews par semaine. Non, ça ne me manque pas. Ça ne me manque pas d’être dans les vestiaires. J’ai entraîné environ 1 080 matchs, donc j’étais très souvent dans les vestiaires", a-t-il expliqué dans le podcast A Diary of a CEO ("Le journal d’un dirigeant" en version française, ndlr). Un endroit presque sacré où il est pourtant heureux de ne plus mettre les pieds. "Je ne veux pas mourir dans les vestiaires parce que ça sent mauvais", a-t-il plaisanté.

"Théoriquement, c’est possible"

Pour autant, Jürgen Klopp ne s’interdit pas de revenir à un rôle plus proche du terrain. "J’ai 58 ans. De votre point de vue, cela peut sembler vieux, mais d’un autre point de vue, ce n’est pas si vieux. Cela signifie que je pourrais prendre une décision dans quelques années", a convenu l’Allemand. Dans ce cas, s’il décidait de revenir en Angleterre, sa destination serait toute trouvée. "J’ai dit que je n’entraînerais jamais une autre équipe en Angleterre. Cela signifie donc que si je revenais en Angleterre, ce serait à Liverpool. Oui, théoriquement, c’est possible", a expliqué l’ancien manager de Mayence et du Borussia Dortmund.

Reste que cet avenir est au mieux chimérique. "J’adore ce que je fais actuellement", a-t-il rappelé, comme pour dissiper tout malentendu. Sans penser au banc où Arne Slot a pris habilement sa succession et vit actuellement sa première crise sportive illustrée par quatre revers consécutifs toutes compétitions confondues, Jürgen Klopp peut aussi envisager de revenir à Liverpool dans un rôle plus opérationnel, davantage en accord avec ses nouvelles accointances professionnelles. Une autre manière de raviver la flamme d’une histoire appartenant déjà à la légende des Reds.