André, l'homme de devoir par excellence
Difficile d'imaginer un avenir international à Benjamin André, qui affiche un profil bien particulier faisant le bonheur de Lille (qui reçoit Montpellier vendredi).
Le bisou à Neymar. C'est ainsi que Benjamin André s'est rappelé au bon souvenir de nombreux observateurs, il y a près de deux semaines lors de PSG - Lille (0-1), quand le milieu de terrain du LOSC a commencé à faire disjoncter son illustre adversaire et provoqué le premier de ses deux cartons jaunes, dès le retour des vestiaires. Certains téléspectateurs, moins assidus, l'ont peut-être même découvert... En Ligue 1, le joueur de 30 ans fait pourtant partie des meubles pour la dixième saison de suite, après trois ans à Ajaccio, cinq années à Rennes et désormais deux à Lille. Toujours titulaire indiscutable, hormis peut-être pour sa première saison en Bretagne (en 2014-2015), il affiche 306 matchs parmi l'élite.
Son comportement d'aboyeur et de leader naturel, dans les actes comme par la parole, est forcément loué par Christophe Galtier : "Il rassure partout. A la parole, il déclenche le pressing, il régule les temps forts et les temps faibles. Quand on perd sans lui, on voit qu'il n'est pas là." Dans les faits, il est un des milieux harceleurs les plus réguliers du championnat. Un des meilleurs Français donc, sans aucun doute, mais bien trop catalogué joueur de club - et sans doute à raison - pour prétendre sérieusement aux Bleus, surtout face à une concurrence déjà tant installée dans l'esprit de Didier Deschamps et sacro-sainte logique de groupe...
"Je revois le Benjamin André de l’AC Ajaccio, assure Thierry Debès, ancien gardien de but en Corse, pour So Foot. Il est toujours aussi réfléchi. Il ne s’invente pas une vie, il maximise ses forces. Comme en plus, il a une intelligence au-dessus de la moyenne, tout est plus simple..." L'ancien capitaine du Stade Rennais, fan de surf et de musique (il chante et fait un peu de guitare), a toujours été décrit comme un gars simple et véhiculant de vraies valeurs.
"Dès ses 18 ans, il aimait bien manger et boire un petit coup, poursuit Debès. Avec lui, t’es pas dans le champagne et le glamour. T’es même dans complètement autre chose." Tête brûlée, blindé par la perte de son père dès l'âge de dix ans, Benjamin André décline aussi un discours mature et détaché par rapport à l'argent du football. Revenant sans cesse au plaisir et au ballon.