Real Madrid : Santiago Solari, bien plus qu’un intérimaire
Débarqué au Real Madrid pour jouer les pompiers de service après le limogeage de Julen Lopetegui, Santiago Solari impressionne.
Antonio Conte, Arsène Wenger, Leonardo Jardim, Guti… Tous ont un temps été évoqués pour prendre la succession de Julen Lopetegui, évincé du Real Madrid quatre mois après son arrivée. Annoncé comme un simple intérimaire pour deux semaines, Santiago Solari a finalement été confirmé dans ses fonctions par la Maison Blanche. Une récompense pour l’Argentin, qui réussit des débuts tonitruants à la tête de l’équipe.
Déjà un record pour Solari
Ancien joueur du Real Madrid au début des années 2000 (2000-2005), Santiago Solari vit une histoire semblable à celle de Zinédine Zidane, avec qui il avait d’ailleurs joué à la Maison Blanche. Après avoir dirigé la Castilla durant deux saisons (11ème puis 8ème place au classement), l’entraîneur débutait son troisième exercice à la tête de l’équipe réserve merengue. Appelé fin octobre pour assurer l’intérim après le licenciement de Lopetegui en équipe première, il ne pouvait réglementairement assurer ses fonctions que deux semaines durant, avant d’être officialisé ou de retourner à la Castilla. Lundi, le Real Madrid a fait homologuer son contrat auprès de la Fédération espagnole. Solari a signé un bail allant jusqu'en 2021.
Benji Tiki-Taka : Benzema, du grand art
A son arrivée, le Real Madrid traversait une crise sportive conséquente. L’équipe n’avait plus gagné la moindre rencontre depuis fin septembre en Liga, et restait même sur trois défaites de rang dont un cinglant 5-1 face au FC Barcelone. Fraîchement arrivé, Solari a mené son équipe à la victoire contre Meililla en Coupe du Roi 4-0, avant d’enchaîner deux succès en Liga (2-0 contre Valladolid, 4-2 à Vigo), entrecoupés par un carton en Ligue des Champions contre le Viktoria Plzen 5-0. Quatre matchs, autant de victoires, 15 buts marqués, seulement deux encaissés. Dans les 116 années d’histoire du Real Madrid, aucun entraîneur n’avait connu des débuts aussi prolifiques. Cinq autres entraîneurs étaient parvenus à gagner leurs quatre premiers matchs, mais avec des différences de buts moins élevées. A titre de comparaison, Zinédine Zidane avait gagné ses deux premières rencontres avant de caler contre le Betis, 1-1. Sous l’impulsion de Solari, le Real Madrid est remonté à quatre unités du FC Barcelone, actuel leader du championnat.
Des décisions fortes et un Benzema retrouvé
Pour redresser la barre, Santiago Solari s’est appuyé sur des choix forts. Habituellement titulaire avec Lopetegui, Isco a regagné le banc au profit de Lucas Vázquez. L’Argentin a également offert du temps de jeu aux jeunes latéraux Odriozola et Reguilón qui se sont montrés à leur avantage sur le terrain. L’ancien de la Real Sociedad n’a d’ailleurs pas hésité à encenser son entraîneur : « On est à mort avec Solari, qui nous donne confiance, petit à petit. C’est un grand entraîneur et bien sûr que nous voulons qu’il continue. »
L’entraîneur a également participé au retour en grâce de Karim Benzema, en le repositionnant au plus proche de la surface de réparation adverse. Un changement tactique salutaire pour le Français, qui a fait trembler les filets à quatre reprises sur ses quatre derniers matchs, avec, en point d’orgue, une partie XXL face au Celta Vigo ce weekend. « Benzema marque un but et il provoque aussi le deuxième. Il apporte beaucoup d'autres choses, des espaces, du jeu, des remises, du travail défensif. C'est un match très complet de sa part », a d’ailleurs analysé Solari en conférence de presse.
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Arrivé au Real Madrid avec un statut d’intérimaire, Santiago Solari a déjoué tous les pronostics pour décrocher sa place d’entraîneur titulaire. Auteur d’un début record, l’Argentin marche, sur la pointe des pieds, dans les pas de Zidane. Et, sait-on jamais, comme le Français, il pourrait décrocher la Ligue des Champions en juin prochain, au Wanda Metropolitano. Le Real Madrid a, après tout, remporté 7 de ses 13 Coupes aux grandes oreilles avec un entraîneur arrivé en cours de saison.