La Liga : Xabi Alonso imite Zinédine Zidane
Comme le Français, le Basque est le deuxième entraîneur du Real Madrid depuis 16 ans à avoir gagné son premier Clasico sur le banc.
Xabi Alonso était attendu au tournant. Un mois après la déroute face à l’Atlético de Madrid (2-5), il savait que le rendez-vous au sommet contre le FC Barcelone constituerait un second test d’ampleur qu’il ne pouvait manquer. Cette fois, le Basque a su trouver la bonne réponse tant sur le plan tactique que dans l’approche émotionnelle, parvenant à mobiliser son groupe et à lui donner la bonne énergie, bien aidé par les provocations préalables de Lamine Yamal.
"Son" Real Madrid n’a certes toujours pas brillé, mais il a maîtrisé des Blaugranas sans idée ni flamme, à l’image de leur star, de retour de blessure depuis une semaine et peut-être pas à son meilleur niveau, et lui a donné une leçon de réalisme et de caractère. Piégé il y a un an par la défense barcelonaise, Kylian Mbappé s’est vengé en ouvrant le score sur un appel parfait dans l’axe entre les deux centraux adverses et à la faveur d’un service du même acabit de Jude Bellingham. L’Anglais, déterminant contre la Juventus Turin en milieu de semaine, se chargea de donner la victoire aux siens d’un but opportuniste à bout portant.
Neuf ans après Zidane
Si le score aurait pu être autrement plus large pour les locaux, Xabi Alonso s’en est contenté. "Nous avions besoin de gagner un grand match, de connaître cette sensation. Je leur avais dit avant, dans la causerie, combien cette rencontre était importante, pas seulement pour les trois points, mais aussi pour ce qu'elle représente. Cette victoire, on la mérite", a-t-il déclaré en conférence de presse avec une visible satisfaction.
Cette victoire, au-delà du simple plan comptable et de sa valeur symbolique, lui permet également de s’inscrire dans la lignée de Zinédine Zidane. Depuis 16 ans, Xabi Alonso n’est ainsi que le deuxième entraîneur après le Français à remporter le premier Clasico qu’il dirige depuis le banc merengue. Intronisé en janvier 2016, le double buteur de la finale de la Coupe du monde 1998 avait vaincu le FC Barcelone au Camp Nou le 2 avril 2016 sur un score identique, mais selon un autre scénario. En effet, tout s’était joué en seconde période puisque Gerard Piqué avait ouvert le score pour les Catalans avant que Karim Benzema n’égalise et que Cristiano Ronaldo ne donne la victoire aux Madrilènes à cinq minutes de la fin du temps réglementaire (2-1).
Des échecs retentissants
À cette exception, tous les autres managers passés aux commandes du Real Madrid depuis 2009 ont échoué à s’imposer lors de leur Clasico initial. Le plus retentissant échec est à mettre au crédit de José Mourinho, dont l’équipe avait été balayée au Camp Nou par un futur champion d’Europe en lévitation (0-5 le 29 novembre 2010). Un an auparavant, Manuel Pellegrini avait vu Zlatan Ibrahimovic punir son équipe (0-1). Pas plus de réussite pour Carlo Ancelotti, dont la formation s’est inclinée le 26 octobre 2013 dans l’antre catalan, toujours, plombée par des buts de Jérémy Mathieu et Luis Suarez (1-2). Deux années plus tard, ce fut au tour de Rafael Benitez de connaître la défaite. Ce 21 novembre 2015, les Merengues avaient été étrillés à domicile (0-4). Julen Lopetegui ne s’en sortit pas mieux le 28 octobre 2018. L’ancien sélectionneur de l’Espagne vit son équipe repartir de Catalogne avec cinq buts dans les valises, dont trois du seul Luis Suarez (1-5), ce qui lui coûta son poste.
Hier après-midi, Xabi Alonso a donc rompu avec une mauvaise tradition récente sur le banc madrilène. Si son équipe se cherche encore une identité, elle peut se targuer d’avoir maté le champion d’Espagne en titre et de l’avoir relégué à cinq points après seulement 10 journées. Une belle réussite déjà en attendant de savoir sa signification et si elle préfigurera comme pour Zinédine Zidane d’un printemps glorieux, le Français ayant conduit son équipe au titre européen en mai 2016.








