Football : Les Bleus plutôt que les Bianconeri pour Zinédine Zidane
Invité du Festival du Sport de Trente, organisé par la Gazzetta dello Sport, le champion du monde 1998 a confirmé son désir d’entraîner un jour l’équipe de France.
Il était l’attraction de ce dimanche 12 octobre. Du côté de Trente, Zinédine Zidane a répondu à l’invitation de la Gazzetta dello Sport pour prendre part au Festival du Sport au cours duquel de nombreuses personnalités se sont succédé sur l’estrade pour évoquer leurs carrières, leurs nouvelles vies et leur manière de percevoir le sport de haut niveau.
Ce week-end, c’était donc au tour de l’ancien meneur de jeu de la Juventus Turin de se livrer. Éloigné des terrains depuis la fin de son contrat avec le Real Madrid en 2021, Zinédine Zidane a immanquablement été interrogé sur ses aspirations professionnelles et notamment sur le fait de savoir s’il se verrait un jour s’asseoir sur le banc piémontais. Une perspective qu’il n’a pas écartée, mais qui n’est pas en tête de ses priorités. "Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve. J'ai le sentiment de pouvoir faire quelque chose avec l'équipe nationale, c'est ce que j'aimerais faire un jour", a-t-il déclaré. Quelques mots qui viennent confirmer ce qu’il avait dit à L’Équipe en mai dernier, quand il avait expliqué que l’équipe de France était un rêve auquel il croyait et pour lequel il se préparait.
"La Juve est dans mon cœur"
Zinédine Zidane est ainsi l’immense favori à la succession de Didier Deschamps en juillet prochain, quand ce dernier aura achevé son mandat de 14 ans au sortir de la Coupe du monde 2026. S’il ne jure que par le maillot bleu frappé du coq et qu’il espère bien le récupérer avec une troisième étoile brodée dessus, le champion du monde 1998 garde un coin bianconero au fond de son cœur. "La Juve est dans mon cœur, elle m'a beaucoup donné", a-t-il confié avant de se montrer plus explicite. "Les années à la Juventus ont été merveilleuses. Le football en France était formidable, mais pas aussi important qu'à la Juve. Là-bas, je sentais que la victoire était une évidence, que c'était ce qu'il fallait toujours faire. En France, même perdre à l'extérieur n'a aucune importance, mais à la Juve, ce n'était pas le cas. Quand je faisais un bon match ou que je marquais un but, on rentrait à 3 ou 4 heures du matin, et Agnelli m'appelait à 6 heures juste pour me dire : 'Félicitations' en français, puis il raccrochait. C'était un passionné de football, il savait de quoi il parlait", s’est-il souvenu.
En Italie, Zinédine Zidane a découvert une autre mentalité et une autre conception du jeu qui n’ont pas facilité son adaptation. Heureusement, il a pu compter sur le soutien de son entraîneur de l’époque. "Marcello Lippi a joué un rôle important. À mon arrivée, j'ai connu des difficultés, y compris sur le plan physique (…) “Qu'est-ce qu'ils me font faire ?” “Je suis venu pour jouer au football”, me suis-je dit. Puis j'ai réalisé qu'il fallait se préparer comme ça, toute la saison (…) On m'a critiqué, à juste titre. Mais il a toujours cru en moi : 'Tu vas rester ici et faire carrière ici', me disait-il. Petit à petit, j'ai pris confiance, j'ai travaillé, j'étais serein. Puis, à un certain moment, si tu es bon, quelque chose de beau doit sortir", a-t-il raconté avec nostalgie.
"La passion pour le football est la caractéristique la plus importante pour un entraîneur"
L’exigence, la dureté et la passion ont accompagné ses pas dans le Piémont et, s’il n’y est jamais revenu jusqu’à présent, ces ingrédients ne l’ont jamais quitté et ont façonné l’entraîneur qu’il est devenu et ne pensait d’ailleurs jamais être. "À 34 ans, j'ai arrêté, je me suis occupé de ma famille, j'ai beaucoup voyagé. Après trois ans à profiter de la vie, je me suis demandé : 'Et maintenant, je fais quoi ?'. Un ami était entraîneur, nous avons discuté pendant des heures, et là, je me suis dit : “Je dois me préparer”. Je n'aimais pas le métier de manager, j'ai suivi une formation d'entraîneur pendant trois ans, et finalement, je me suis rendu compte que j'aimais ça", a retracé celui qui a remporté trois Ligues des champions de suite comme entraîneur du Real Madrid (2016, 2017 et 2018).
S’il a appris de Marcello Lippi quand il était joueur et de Carlo Ancelotti quand il a été son adjoint, Zinédine Zidane a fait la synthèse des deux pour aboutir à sa conception du métier d’entraîneur. "Je pense que la passion pour le football est la caractéristique la plus importante pour un entraîneur. Transmettre quelque chose aux joueurs, donner ce que l'on a en soi. Si l'on est passionné, on transmet toujours quelque chose. L'entraîneur est très important, il compte pour 80 % dans une équipe. Si l'entraîneur est sérieux, les joueurs sont sérieux. Il faut transmettre une bonne énergie. J'ai essayé de transmettre une confiance totale. Je disais : 'Nous sommes bons, mais cela ne suffit pas. Nous devons travailler davantage pour être prêts pour le match'. Et à l'entraînement, j'ai toujours mis le ballon, même dans le travail physique", a dévoilé l’ancien meneur de jeu.
Une philosophie qu’il va encore pouvoir peaufiner quelques mois avant un très probable retour aux affaires en équipe de France, vingt ans après ses adieux déchirants en finale de la Coupe du monde 2006.