Les derniers mois ont été particulièrement compliqués pour Marc-André ter Stegen. Jusqu’à septembre 2024, le gardien allemand était intouchable. Pendant 10 ans, il a gardé les buts du FC Barcelone avec talent et constance. Puis tout a basculé sur une réception anodine. Sur la pelouse de Villarreal, son tendon rotulien a cédé. Le début de son calvaire.

Son absence se chiffre en mois et en attendant son rétablissement, la direction sportive blaugrana déniche Wojciech Szczęsny. Alors qu’il venait d’annoncer sa retraite sportive après sept saisons pleines à la Juventus Turin, le Polonais se laisse convaincre et, avec l’approbation de sa femme, replonge. La greffe prit tellement bien qu’au retour de blessure de Marc-André ter Stegen, Hansi Flick refuse de bousculer le nouvel équilibre de son équipe. L’Allemand reste sur le banc et assiste le plus souvent en spectateur au doublé barcelonais du printemps (Liga, Coupe du Roi). Une situation que l’Allemand semble avoir pourtant bien vécue. "Je pense qu'il était compréhensible, du point de vue d'un entraîneur, que, quand tout va bien et qu'on gagne presque tous les matchs, on ne veuille pas changer, prendre des décisions importantes ou prendre des risques. Au final, on a remporté trois trophées, ce qui est important. Si l'équipe ne gagne pas, on peut être très en colère, on pourrait se dire : 'Si j'étais revenu, on aurait peut-être gagné', mais on a remporté trois trophées. On a joué un football fantastique, et j'ai vu Marc très heureux que l'équipe et le club soient de retour à leur place, c'est-à-dire gagner des trophées. Je ne l'ai jamais vu frustré. Peut-être l'était-il – je ne le lui reprocherais pas – mais il ne nous l'a jamais montré", a expliqué Wojciech Szczęsny à Mundo Deportivo.

"Cela doit être frustrant pour lui"

Proche de celui qui est son cadet de deux ans, l’ancien international polonais a vu l’horizon de l’Allemand s’assombrir cet été avec l’arrivée de Joan Garcia, couplée à une nouvelle blessure au dos cette fois l’éloignant des terrains jusqu’en décembre. S’il n’a pas pris parti dans le conflit entre le club catalan et le joueur, le vétéran polonais a tenu à faire passer un message de responsabilité à son coéquipier. "Parfois, dans ce métier, il faut accepter que certaines décisions soient néfastes. Le club a décidé de recruter Joan et a eu l'opportunité de recruter un talent de classe mondiale qui pourrait jouer pour le Barça pendant les 15 prochaines années. Cela doit être frustrant pour lui après avoir été un joueur aussi important pendant tant d'années, mais Marc est quelqu'un de très intelligent, et je pense qu'il le comprend. Ce n'est pas seulement une décision pour le club maintenant, mais aussi pour l'avenir. Nous avons beaucoup discuté cet été, et je pense qu'il comprend", a-t-il déclaré au quotidien sportif catalan.

S’il se montre philosophe, c’est parce que Wojciech Szczęsny l’a lui-même expérimenté à la fin de son aventure turinoise. "Je ne pense pas que ce soit une situation agréable. J'étais dans la même situation avec la Juve et j'ai décidé de prendre ma retraite. Je ne conseille pas la même chose à Marc, car il a encore beaucoup à apporter au football", a poursuivi l’ancien gardien d’Arsenal qui a souhaité à son ami "de retrouver la forme" avant de songer à son avenir pour ne pas hypothéquer ses chances de disputer la Coupe du monde 2026. S’il a la confiance de Julian Nagelsmann, Marc-André ter Stegen a compris qu’il ne conserverait son poste de titulaire avec la Mannschaft que s’il était lui-même titulaire en club. Un statut qu’il n’aura plus au FC Barcelone.