Euro 2024 : William Saliba sème le trouble
Très bon face au Canada, le défenseur d’Arsenal a montré qu’il était une solution fiable en défense centrale et pourrait s’inviter dans la réflexion de Didier Deschamps.
Si on ne retiendra pas grand-chose de la prestation de l’équipe de France à Bordeaux hier soir contre le Canada, la performance réalisée par William Saliba restera comme une des seules satisfactions d’une soirée terne. Titularisé, dans l’axe de la défense centrale française, le joueur d’Arsenal n’a pas laissé passer sa chance de démontrer toutes ses qualités et ses progrès.
Souvent nerveux lors de ses dernières sorties en Bleu, il aura fait preuve de la même sérénité qu’il affiche depuis des mois avec son club. Propre dans sa relance, rassurant, il fut aussi décisif quand d’un tacle il retira le centre de Jonathan David à destination de Jonathan Osorio, seul face au but dans son dos en fin de match. Bien que le Canada n’ait pas été très dangereux, il aura remporté 8 de ses 10 duels dont ses 5 aériens et aura coupé 6 passes adverses, plus que tout autre Tricolore. De quoi confirmer qu’à 23 ans, le défenseur apparaît prêt à assumer ses responsabilités et à prendre du galon en sélection.
Circonstance ou tendance ?
Reste à savoir si sa prestation girondine est de nature à remettre en question les arbitrages de Didier Deschamps. Car la problématique de Saliba réside dans la hiérarchie établie chez les Bleus. Depuis la Coupe du monde, le duo Upamecano-Konaté s’est installé et a donné entière satisfaction jusque-là.
A 100 %, les deux hommes sont a priori indiscutables mais la réalité est que le physique de l’un et de l’autre couine. Le défenseur du Bayern Munich s’en ressent de l’adducteur quand le joueur des Reds a connu des soucis à la cuisse ce printemps. A leur différence, Saliba est un métronome, au point d’avoir disputé l’intégralité des 38 rencontres de Premier League avec Arsenal et n’a même loupé que 28 minutes sur l’ensemble de la saison des Gunners. Une prouesse et le signe d’un joueur en plein possession de ses moyens, sans compter la confiance accumulée et les progrès effectués.
A une semaine du coup d’envoi de l’entrée en lice de l’équipe de France à l’Euro 2024, le natif de Bondy a fait ce qu’il avait à faire et offert une alternative crédible. Dans cette histoire, si Saliba est le grand gagnant, le grand perdant s’appelle Benjamin Pavard, totalement invisibilisé et relégué 4e dans la hiérarchie des axiaux.