La tension est vive en Espagne depuis hier et Joan Laporta a estimé qu’il devait rapidement intervenir pour calmer le jeu. “Nous les avons informés dès réception du compte rendu du médecin qui l’a examiné. Nos médecins l’ont transmis à ceux de la Fédération, et voilà comment les choses se sont passées. Nous ne souhaitons aucune polémique. Le spécialiste est venu lundi, a établi le diagnostic, prescrit le traitement, et c’est tout. Le Barça souhaite qu’il soit dans les meilleures conditions possibles et nous voulons qu’il soit disponible, et c’est ainsi que cela a été géré. C’est arrivé, et cela a coïncidé avec le match de l’équipe nationale, mais celle-ci l’a déjà bien remis sur pied”, a expliqué le président du FC Barcelone dans l’émission 'El Matí' sur les ondes de Catalunya Ràdio.

Une procédure invasive qui a surpris tout le monde

Selon Mundo Deportivo, le champion d’Espagne aurait ainsi informé la sélection championne d’Europe que Lamine Yamal consulterait lundi 10 novembre un spécialiste belge au sujet de sa pubalgie. Le service médical de la Roja a ensuite été prévenu hier en milieu de journée que ledit rendez-vous avait débouché sur une “procédure invasive par radiofréquence” dont le compte rendu a été communiqué tard dans la soirée, aux alentours de 22h40. Le quotidien sportif catalan précise également que le FC Barcelone ignorait qu’un traitement serait immédiatement appliqué et que son directeur sportif, Deco, et le directeur technique de la RFEF, Aitor Karanka, ont échangé à plusieurs reprises lundi dernier au sujet de l’état de santé de Lamine Yamal.

À priori, toutes les parties ont donc communiqué sans que cela empêche le conflit de redémarrer. Des mois que cela dure. Depuis septembre, le FC Barcelone et l’Espagne s’accrochent autour de la gestion de l’état de forme et, plus globalement, de la santé de Lamine Yamal. Lors de la première trêve internationale, l’ailier catalan avait rejoint sa sélection avec une gêne à l’aine. Une gêne qui s’était transformée en vives douleurs après avoir joué près de 75 minutes contre la Turquie (6-0) et la Bulgarie (3-0), ce qui l’avait éloigné des terrains pendant près d’un mois.

“Un joueur qu’il faut protéger”

Depuis, le champion d’Europe 2024 traîne une pubalgie qui l’oblige à un protocole particulier de soins et le contraint à des aller-retours entre les terrains et l’infirmerie, quand un repos complet serait certainement meilleur pour résoudre définitivement la situation. Et alors qu’on croyait le conflit enterré après les passes d’armes entre Hansi Flick et Luis de la Fuente, celui-ci a repris de plus belle hier, la Roja se résignant néanmoins à libérer le joueur de 18 ans.

Reste à savoir quelles seront les conséquences à l’avenir. Joan Laporta ne se montre pas inquiet et veut croire que cet épisode sera vite archivé. “C’est un joueur qu’il faut protéger et soutenir, mais il est bien plus mature que n’importe quel autre jeune de son âge. Il souffre actuellement de pubalgie, et le fait qu’il continue à jouer est très admirable. Cela témoigne de son engagement. C’est un footballeur de génie, et nous devons le protéger et l’aider à progresser chaque jour car il n’a pas encore atteint son plein potentiel. Il est le meilleur au monde à son poste”, a déclaré le dirigeant blaugrana. S’il revient en pleine forme pour la Coupe du monde 2026 (11 juin – 19 juillet), les accrochages de l’automne seront vite oubliés. En attendant, c’est sans Lamine Yamal que la Roja va devoir assurer sa qualification. Une victoire en Géorgie samedi soir pourrait suffire à condition que la Turquie soit accrochée par la Bulgarie (un nul suffirait en cas de défaite turque, ndlr). Si tel n’est pas le cas, il faudra finir le travail contre les Turcs mardi prochain à Séville, où tout autre résultat qu’une défaite permettra de traverser l’Atlantique l’année prochaine.