Football : David Luiz et le cauchemar du Mondial 2014
Lors d’un long et passionnant entretien accordé cette semaine à La Gazzetta dello Sport, David Luiz a accepté de sortir la boîte à souvenirs afin d’évoquer le traumatisme lié à la Coupe du monde 2014.
Le 8 juillet 2014. Une date gravée à jamais dans l’histoire du football brésilien, malheureusement pour une mauvaise raison. Ce jour-là, la Seleção subit le plus grand traumatisme de son histoire en Coupe du monde. Pays organisateur et grand favori pour aller au bout de la compétition, le Brésil, entraîné par Luiz Felipe Scolari, voit son parcours s’arrêter brutalement en demi-finale face à l’Allemagne. Complètement dépassés par l’événement, dominés de la tête et des épaules par une Mannschaft triomphante et future vainqueure du tournoi, les coéquipiers de David Luiz subissent une humiliation historique (1-7). Une soirée noire.
Jamais une équipe n’avait perdu avec un écart aussi grand à ce stade de la compétition. À la fin de la rencontre, le capitaine d’un soir, David Luiz, s’effondre en larmes et demande pardon au peuple brésilien. “Je voulais voir le peuple du Brésil sourire. Tout le monde sait que c’est important pour moi de voir le Brésil heureux grâce au foot. C’est un jour d’une très grande tristesse”, relevait le défenseur central, la voix tremblante, devant les médias. Alors qu’ils caressaient l’espoir de voir la Canarinha se qualifier pour sa première finale de la Coupe du monde depuis 2002, les spectateurs brésiliens, en pleurs et traumatisés par les cinq buts encaissés dans la première demi-heure de jeu, avaient quitté en nombre le stade Mineirão de Belo Horizonte avant la pause.
“C’est encore aujourd’hui la pire soirée de ma carrière”
Plus d’une décennie après cette soirée à la limite du réel, la plaie est toujours béante dans l’esprit du peuple auriverde, et de David Luiz. Lors d’un long et passionnant entretien accordé cette semaine à La Gazzetta dello Sport, l’ancien joueur de Chelsea et du PSG, désormais joueur au Pafos FC, a accepté de sortir la boîte à souvenirs afin d’évoquer ce traumatisme. “C’est encore aujourd’hui la pire soirée de ma carrière. On jouait un football magnifique, mais perdre 7-1 à domicile était impensable. C’était tellement douloureux, j’étais anéanti, en larmes. La vérité, c’est qu’on n’était pas préparés à perdre, on ne se l’imaginait pas”, se remémore le défenseur à l'imposante crinière, considéré à l’époque comme l’un des meilleurs joueurs à son poste.
“L’année précédente, on avait remporté la Coupe des Confédérations face à une Espagne peuplée de stars. Contre l’Allemagne en Coupe du monde, on a tous eu un trou noir. Même à 0-3 sur le terrain, on se disait : ‘Allez, on va marquer et renverser la situation.’ Au lieu de ça, on a continué à sombrer, on a été trop présomptueux”, poursuit-il. Bien que toujours marqué par cette nuit cauchemardesque, David Luiz assure avoir tout de même retenu du positif dans ce drame national. “Mais ce match m’a beaucoup appris sur la façon de réagir après une telle défaite, qui m’a fait passer des mois de cauchemars. J’ai ressassé nuit après nuit ce qu’on aurait pu faire. Je n’ai pas dormi pendant des semaines. Au final, je pense que ça m’a servi de leçon.” Preuve qu’il est parfois possible d’entrevoir la lumière, même au cœur de l’obscurité.








