Steven Nzonzi : « J’aime les challenges ! »
Champion du monde l’été dernier puis transféré à la Roma, Steven Nzonzi a vécu un été 2018 fort en émotions. L’international français revient pour beIN SPORTS sur sa première saison en Italie.
Steven Nzonzi, on sent que la Roma va mieux en cette fin de saison…
C’est vrai que nous restons sur deux résultats positifs (ndlr : interview réalisée avant le nul contre le Genoa). C’est de bon augure pour la suite du championnat. Il reste encore quatre matchs très importants qui feront la différence et qui nous permettront, je l’espère, d’atteindre nos objectifs.
Claudio Ranieri a remplacé Eusebio Di Franseco. Ce changement a-t-il eu l’effet escompté ?
On travaille très bien avec Ranieri, surtout physiquement. On fait beaucoup de jeu avec ballon et ça fait du bien mentalement et physiquement. Ça se passe très bien.
Le calendrier de la Roma en cette fin de saison semble compliqué…
Il va falloir être costaud et c’est ce qu’on se dit à tous les matchs. Il n’y a pas d’excuse, il faudra gagner les matchs. C’est l’équipe la plus régulière et la mieux préparée, mentalement notamment, qui fera la différence.
Comment expliquez-vous les difficultés de la Roma cette saison ?
Toutes les saisons sont compliquées. Je ne sais pas si lors des saisons précédentes, le club a tout gagné… On fera le bilan en fin de saison. Il y a encore quelques matchs qui peuvent faire la différence. J’ai toujours dis qu’on fera le bilan à la fin. Je ne sais pas si c’est une année de transition. On est là en tout cas et on donne le maximum à chaque match. Chaque saison est différente et il faut faire avec.
Personnellement, comment jugez-vous votre première saison en Italie ?
J’aime les challenges et le changement. Ça permet toujours de progresser. C’est dans les moments pas toujours faciles qu’on grandit et ça passe par un changement de pays, de culture, de championnat. Il faut savoir s’adapter, continuer à travailler et progresser dans certaines facettes du jeu. C’est bien pour moi. Sur le plan personnel, j’attends la fin de saison.
Vous êtes passé par la Premier League, la Liga et aujourd’hui la Serie A. Lequel de ces trois championnats vous a donné le plus de fil à retordre ?
Tous les championnats sont difficiles, exigeants et différents. Par exemple, à la télé, on peut penser que la Serie A est un peu plus abordable que la Premier League, mais quand on y est, c’est vraiment différent. C’est tactique et ça fait appel à d’autres facettes du jeu. Le jeu est fermé avec moins d’espaces, c’est donc aussi difficile. En Espagne, c’est très technique. Ce sont trois championnats de haut niveau et il faut savoir s’adapter. Il faut aussi savoir changer son jeu et ça dépend aussi avec quel coach on travaille. En Premier League, j’aime beaucoup les terrains, ils sont vraiment top. Pour un joueur de football, c’est toujours agréable de jouer sur ce genre de terrain.
La Roma a été éliminée en 8es de finale de la Ligue des Champions. Quel bilan faites-vous de ce parcours ?
On s’est qualifié en 8es, ça dénote tout de même d’un bon travail. Après, le football se joue sur des détails et dans le haut niveau, ce sont les détails qui font la différence. Contre le FC Porto en 8es, on prend ce but en prolongations. On aurait tenu cinq minutes en plus, on aurait pu accrocher la séance de tirs au but et pourquoi pas, gagner. On est jugé sur des détails.
Dans quels secteurs de jeu devez-vous encore progresser ?
Dans tous les secteurs. Je n’ai vraiment pas de limite, peu importe la saison que je réalise. J’ai toujours envie de progresser, peu importe mon âge. Je ne suis pas à un tel niveau pour me permettre de choisir dans quel secteur je dois progresser au détriment d’un autre. Je suis milieu de terrain et c’est un poste où l’on droit être assez complet. J’essaie de progresser offensivement, défensivement, à la récupération.
Avez-vous eu du mal à digérer ce titre de champion du monde ?
J’ai essayé de me plonger rapidement dans la saison. Il y a des difficultés qui sont arrivés mais c’est plus par rapport au travail effectué. Je ne me sentais pas dans les meilleures conditions physiques. Je n’ai pas l’impression que ce soit par rapport à la Coupe du Monde. C’est vrai qu’il n’est pas aussi facile de rebondir après avoir connu des émotions fortes comme une Coupe du Monde remportée. Je suis surtout content de ne pas avoir eu de blessure importante et d’avoir joué beaucoup de matchs.
Que reste-t-il de ce sacre dix mois plus tard ? Avez-vous encore la tête dans les nuages ?
Non, ça s’est un peu dissipé et il faut que ça se dissipe car on doit être concentré au quotidien. Quand tu prends du recul et tu y repenses, ça fait toujours plaisir de se remémorer ce genre de succès, ça restera gravé à vie mais il faut savoir faire la part des choses.
Qu’est-ce que cela a-t-il changé dans votre quotidien ?
Peut-être que les gens me reconnaissent plus en France. Je suis quelqu’un d’assez discret donc je ne vois pas forcément la différence. Je ne m’expose pas pour pouvoir remarquer une différence.
La presse italienne fait écho d’un probable départ en fin de saison. Qu’en est-il ?
Je ne regarde absolument pas ce qui se dit pour dire vrai. Les personnes autour de moi ne m’en parlent pas car ils savent que je n’aime pas ça. Je n’écoute pas ce que les gens disent, ni où ils m’envoient. Pour l’instant, je suis concentré avec la Roma, après on verra…