Jacques-Henri Eyraud, un président désavoué
Jacques-Henri Eyraud n'est plus le président de l'Olympique de Marseille. Son remplacement par Pablo Longoria a été officialisé dans un communiqué publié par l'OM ce vendredi soir.
La pression était devenue trop grande. Alors qu'il était présent depuis le rachat de l'OM par Frank McCourt, Jacques-Henri Eyraud a été écarté de la présidence marseillaise. Il y sera remplacé par Pablo Longoria. Avec ce changement à la tête du club, l'homme d'affaires américain cherche à « remettre le football au cœur de l'OM », mais surtout l'apaisement. En moins de cinq ans, JHE était passé de pilier de l'OM Champions Project à cible de toutes les critiques. Trop parisien, trop tourné vers les affaires, trop clivant : il naviguait depuis trop longtemps à contre-courant dans la cité phocéenne. Plus gestionnaire que patron, le quinquagénaire était de plus en plus isolé et il n'aura finalement pas survécu à la vindicte populaire. Il faut dire qu'il n'avait rien fait pour arranger son cas.
Omniprésent dans les médias, ou trop présent selon certains, le dirigeant n'arrivait pas toujours à maîtriser sa communication et allait parfois trop loin en parlant de l'« l'OM des magouilles » ou du trop grand nombre de Marseillais dans l'administration du club. Ses dernières déclarations hasardeuses ont provoqué la colère des supporters quand ses premières sorties à coup de PowerPoint ou d'invitation à boire de la tisane faisaient surtout rire. Il faut dire qu'entre-temps, l'ancien porte-parole d'EuroDisney avait déjà bien entamé le capital patience des passionnés du club phocéen. Ce dirigeant issu de l’entreprenariat n'aura jamais réussi à s'adapter à l'histoire olympienne et au peuple marseillais. L'OM n'est pas un club comme les autres mais Jacques-Henri Eyraud a essayé de le gérer comme n'importe quelle entreprise.
Beaucoup d'animation en coulisses pour peu de résultats sur le terrain
Malgré une finale de Ligue Europa et un titre de vice-champion de France, les résultats sportifs n'ont pas été à la hauteur de ce qui était annoncé à l'arrivée du duo McCourt - Eyraud. L'OM n'a jamais rivalisé avec le PSG et n'a jamais eu les joueurs pour le faire. Alors que des grands noms étaient annoncés, le club phocéen a beaucoup dépensé pour pas grand chose. Les grandes annonces ont laissé la place aux plans d'austérité. Les investissements importants ont été remplacés par des politiques de réduction des coûts à tous les étages, un plan social ayant même eu raison d'OM TV durant le mandat de JHE. Sur le terrain, la politique sportive était illisible avec des changements récurrents et imprévus à tous les étages.