L'année du Napoli ?
Champion d'automne, le Napoli compte bien mettre fin à une disette longue de 27 ans sans titre. Les hommes de Maurizio Sarri réussiront-ils leur pari ? Analyse.
En dépit des six derniers titres glanés par la Juventus Turin sur les six dernières saisons, bien des suiveurs du Calcio n'hésitaient pas à désigner Naples comme le grand favori de cet exercice 2017-2018 dans la quête du Scudetto. La donne du football italien pourrait bien changer cette saison.
Maurizio Sarri, le chef d'orchestre
Lorsqu'il avait été débauché d'Empoli à l'été 2015 par Aurelio de Laurentiis, le président napolitain, nombreux étaient les sceptiques... à l'image de Diego Maradona, légende du Napoli qui avait déclaré que Sarri n'était pas "le bon entraîneur pour permettre au Napoli de gagner à nouveau". Cependant, Maurizio Sarri a rapidement faire taire les critiques et mis tout le monde d'accord.
Originaire de Naples, cet ancien banquier a mis en place un football de qualité, caractérisé par son système en 4-3-3, qui fait des émules dans tout le continent européen, au point d'être adoubé par Arrigo Sacchi ou encore Pep Guardiola. L'intéressé refuse toutefois le jeu des comparaisons, notamment avec le légendaire coach du Milan AC des années 1990 : "C'est une insulte pour lui. Je n'ai rien gagné. [...] Sacchi a changé la façon dont on joue au football."
Élu meilleur entraîneur de Serie A la saison passée, Maurizio Sarri ne cesse de confirmer tout le bien que l'on pense de lui et pourrait bien être l'homme qui permettra au club de Campanie d'empocher le titre.
Une équipe très peu modifiée et talentueuse
Au fil des différentes saisons, le Napoli a réussi à conserver ses joueurs majeurs. Même si Gonzalo Higuain a "trahi" les Napolitains en partant renforcer la Juventus Turin à l'été 2016, les autres cadres de l'équipe ont décidé de poursuivre l'aventure sous le maillot azzuri. Maurizio Sarri a ainsi passé le pacte suivant avec son groupe : remporter le Scudetto 2017-2018 avant que chacun ne parte sous d'autres cieux.
En effet, bien des joueurs de Naples attisent les convoitises des grandes écuries européennes. Plus particulièrement le trio d'attaquants composé de Dries Mertens, José Callejón et Lorenzo Insigne. Reconverti avant-centre par Sarri, l'international belge s'éclate et empile les réalisations. Meilleur passeur du dernier exercice, l'Espagnol est un joueur qui s'avère très utile au collectif. Enfin, le lutin italien (il est né à Naples) peut changer le cours d'un match à lui seul.
Le milieu de terrain n'est pas en reste puisque le trio Allan - Jorginho - Marek Hamšík constitue l'un des meilleurs d'Europe. Le Slovaque, capitaine de la formation de Campanie, est devenu une figure historique du club puisqu'il en est désormais le meilleur buteur devant le "Pibe de Oro" Diego Maradona. Depuis son arrivée au Napoli, Jorginho n'a cessé de progresser au point que l'italo-brésilien est désormais nommé parmi les tous meilleurs à son poste. Allan, quant à lui, est le poumon infatigable de l'équipe de Sarri.
Dans le secteur défensif, les joueurs les plus convoités sont bien connus en France. Il y a d'abord le latéral gauche Faouzi Ghoulam, qui a évolué sous les couleurs de l'AS Saint-Étienne, très présent sur le front offensif... puis le défenseur central Kalidou Koulibaly : formé au FC Metz, le Sénégalais est devenu un joueur respecté de l'autre côté des Alpes et le roc du Napoli.
Tous ces joueurs pourraient faire leurs valises l'été prochain et les dirigeants auront la lourde tâche de reconstruire un effectif compétitif.
Un rythme infernal en Serie A
"Nous devrons avoir plus de 90 points pour remporter le championnat". Pour le moment, Maurizio Sarri peut être satisfait de ses joueurs puisque le Napoli a engrangé 48 unités sur ses dix-neuf premières rencontres de championnat (quinze victoires, trois nuls et une défaite). S'ils poursuivent sur ce rythme, les azzuri auraient 96 points à la fin du championnat, ce qui correspond au chiffre énoncé par leur entraîneur. La Juventus Turin n'étant pas loin derrière, Naples ne pourra cependant pas se permettre le moindre relâchement car il pourrait le payer cher au moment de faire les comptes.
Un calendrier chargé
Le Napoli devra également bien gérer son calendrier puisqu'il est encore en lice dans trois compétitions. En plus de la Serie A, les protégés du San Paolo doivent jouer en Ligue Europa, où ils ont été reversés suite à leur élimination en Ligue des Champions. Plus de Coupe d'Italie en revanche depuis l'élimination face à l'Atalanta ce mardi (1-2). En seizièmes de finale de la C3, Naples défiera le RB Leipzig, lui aussi éliminé de C1. Reste à savoir si le Napoli va galvauder l'Europe pour ne pas trop se fatiguer et conserver le maximum de forces vives pour la quête du Scudetto... d'autant que son effectif n'est pas aussi garni que celui de ses concurrents.
Des performances mitigées face aux cadors
Autre fait qui pourrait pénaliser le club de Campanie : ses résultats face aux cadors. En effet, Naples a eu plus de difficultés contre ses rivaux directs. Lors de la 9ème journée, le Napoli accueillait l'Inter Milan. Au San Paolo, les partenaires de Marek Hamšik n'ont jamais trouvé la solution face à une compacte équipe milanaise, laissant filer leurs premiers points en championnat (0-0).
Un mois et demi plus tard, c'était le grand match attendu par tous : Naples et la Juventus, les deux favoris du championnat, s'affrontaient au San Paolo. Les Napolitains avaient l'occasion de frapper un grand coup en cas de victoire. Las, c'est la Juve qui a empoché les trois points grâce à un but d'Higuain (0-1) dans une partie au cours de laquelle les hommes de Sarri ont eu de grandes difficultés à mettre en danger les bianconeri.
Le Napoli peut-il le faire ?
Avec Maurizio Sarri, le Napoli dispose d'un grand entraîneur. Ce dernier a à sa disposition un très bel effectif avec des joueurs que bien des clubs voudraient compter dans leurs rangs. Avec le soutien du San Paolo, Naples pourrait bien mettre fin à son interminable disette de titre. Toutefois, il faudra savoir gérer le calendrier et limiter la casse face aux rivaux, en premier lieu la Juventus de Turin qui ne rendra certainement pas les armes avant la fin de saison.
L. Mathe
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