La Lazio retape au carreau
La Lazio sera deuxième si elle s'impose ce soir, devant le Hellas Vérone (match en retard de la 17eme journée). Le club romain a de quoi afficher un projet affriolant pour les prochaines saisons.
L'année de ses 120 printemps, la Lazio vit une saison de rêve : douze victoires en treize matchs, onze succès de suite (record du club, et une des plus belles séries récentes en Serie A). Le présent est incroyablement radieux, avec un Simone Inzaghi au sommet de son art pour sa quatrième saison sur le banc. Aucune autre star que Ciro Immobile, absolument démentiel en pointe avec 25 buts en 21 matchs - le meilleur total en Europe -, les milieux Luis Alberto (meilleur passeur de Serie A avec onze unités) et Sergej Milinkovic-Savic, voire le gardien albanais Thomas Strakosha qui réussit lui aussi des prestations constamment parfaites.
Comme le dit le directeur sportif - et ancien joueur du club - Igli Tare (pour Sky Italia), « ils sont ensemble depuis longtemps et avec du coeur, on ne voit rien qui puisse améliorer cet effectif plus que compétitif ». Strakosha est au club depuis 2013, Milinkovic-Savic depuis 2015 et le duo Immobile - Luis Alberto depuis 2016. Si la Lazio gagne mercredi, elle sera deuxième du championnat à deux points de la Juventus (et avec une longueur d'avance sur l'Inter). La fin de saison s'annonce donc exaltante, à peu près à coup sûr. Mais qu'en sera-t-il pour la suite, les années à venir ?
Si la Lazio veut retrouver son lustre du début des années 2000, ça passe bien sûr par un grand retour en Ligue des Champions, pour la première fois depuis 2008, le club romain étant désormais un habitué de la Ligue Europa (deux quarts de finale en 2013 et 2018). Avec potentiellement treize points d'avance sur le cinquième, c'est déjà très bien parti. « C'est toujours un processus d'amélioration, prévient Tare. On doit continuer, toujours être attentif aux difficultés qui ne vont cesser d'augmenter. Plus vous grimpez haut, plus c'est difficile de respirer. On doit être concentrés, avoir faim, rester humbles. »
Un modèle de régularité Tout ce qui ne définit pas le volcanique président Claudio Lotito, qui a racheté la Lazio en 2004 et a finalement su s'entourer, déléguer aux bonnes personnes : « Tare est infatigable, perfectionniste, il parle cinq langues... Il n'avait pas l'expérience, mais il avait le potentiel, j'en étais convaincu. C'est désormais l'un des meilleurs. » La Lazio reste quoi qu'il en soit un modèle de régularité, une seule fois hors du top 10 depuis 1992 (sans compter le déclassement sur tapis vert à la 16eme place en 2006).
« Dès que je suis arrivé, j'ai tout de suite compris que ce club n'était pas que celui du coeur, c'est aussi un héritage et l'âme de tant de supporters, rassure le président pour La Repubblica. Nous avions 550 millions d'euros de dettes, nous affichons désormais un des bilans les plus équilibrés d'Europe. J'espère qu'on pourra également être une référence en matière de politique sportive, devenir un exemple d'éducation, apporter le sourire et l'envie de se battre pour tout le monde au quotidien. » Comme il l'a clamé pour la Rai, « certains supporters sont même sortis du coma en entendant l'hymne de la Lazio ». Pour la partie fusionnelle, il y a Lotito. Pour le reste, il y a donc Simone Inzaghi et Tare, dont l'objectif sera forcément de conserver son ossature la saison prochaine. Les demandes seront nombreuses.