Juventus-Napoli, histoire d'une rivalité
La troisième journée de Serie A va se terminer avec le choc entre la Juventus Turin et le Napoli, une des plus grandes rivalités du football italien. Mais pourquoi se détestent-ils autant ?
Ce n'est pas un derby et pourtant, c'est une des plus grandes rivalités du football italien : la Juventus et le Napoli s'affrontent ce dimanche soir dans le choc de la troisième journée de Serie A. Dans le Piémont, c'est bien plus qu'un match de football qui va se jouer ; c'est une confrontation entre deux clubs, deux villes mais surtout deux faces d'un même pays. En dehors du terrain où Turinois et Napolitains s'opposent, tout les oppose. Sur les rives du Pô et au pied du Vésuve, à l'Allianz Stadium ou au San Paolo, on retrouve les deux foyers d'une rivalité plus que centenaire entre le nord et le sud de l'Italie. Bien avant d'être sportif, cet antagonisme remonte à la naissance de l'Italie en tant que telle, quand les états italiens se sont unifiés, parfois en utilisant la force, pour devenir un royaume. Dans un pays jeune qui a rarement été réputé pour son unité, il y a une vraie division entre le nord et le sud. Le contraste est essentiellement économique mais il se ressent à tous les étages de la société. Et dans un pays où le football tient une place aussi importante, cette opposition de style s'est exportée sur les pelouses du Calcio.
Un duel Maradona-Platini pour lancer sportivement la rivalité Juve-Napoli
Sportivement, c'est dans les années 1980 que les duels entre les Bianconeri et les Azzurri ont pris une nouvelle tournure. Avec l'arrivée de Diego Maradona, le Napoli a enfin eu l'occasion de jouer les premiers rôles dans le football italien. Son duel de numéro 10 avec Michel Platini a enflammé la botte et quand le club partenopei a enfin gagné le Scudetto, le sud de l'Italie pouvait célébrer sa revanche sur le nord. Aujourd'hui encore, l'équipe basée en Campanie, est la seule formation méridionale a avoir été sacrée en Serie A. Un événement célébré comme il se doit par des tifosi qui ne ratent jamais une occasion de verser dans l’excès. Au moment de la parade dans les rues de Naples, les supporters brandissaient des cercueils aux couleurs des clubs du nord et notamment de la Juventus. Des années plus tard, quand le Napoli est revenu d'une période dans les divisions inférieures et s'est établi comme le principal rival de la Vieille Dame, les supporters piémontais chantaient « Oh Vésuve, lave-les de ta lave ! » Le genre de comportement qui a été sanctionné pour racisme territorial.
Gonzalo Higuain, un transfert qui a fait scandale
Depuis une dizaine d'années maintenant, les tensions ont été exacerbées par les résultats sportifs. Turinois et Napolitains sont désormais des concurrents directs même si le bilan reste largement favorable à la Juve. Pour triompher, elle n'a jamais hésité à acheter des joueurs napolitains comme Gonzalo Higuain. Ce dernier avait été considéré comme un traître. Dans la foulée, les supporters napolitains avaient été interdits de déplacement à Turin. Une mesure de huis clos partiel de plus dans ces affiches parfois émaillées de violence. La preuve que la haine que se vouent ces deux clubs que tant d'autres détestent est peut-être le seul point commun qu'ils ont. Le socle d'une rivalité bien plus forte que de nombreux derbys.