Villa Park a rugi quand, dans le temps additionnel, au bout d’une action confuse dans la surface d’Arsenal, Emiliano Buendia est parvenu à catapulter le ballon dans les filets de David Raya pour offrir la victoire à Aston Villa (2-1).

Pendant que les Villans et tout Birmingham célébraient cette 9e victoire sur les dix dernières journées de Premier League, leur permettant de consolider leur place sur le podium tout en revenant à trois points du leader londonien, ce dernier digérait mal ce scénario contraire. Effondrés dans leur surface, les Gunners n’étaient pas dépités mais énervés, à l’image de leur gardien martelant la pelouse de rage. Le signe d’un état d’esprit nouveau leur interdisant le moindre échec. "C'est un match qu'on peut perdre. Si j'étais Arsenal, je ne paniquerais pas du tout après ça. On perd forcément un ou deux matchs, c'est inévitable, mais on en gagne beaucoup aussi", a tenté de dédramatiser Gary Neville dans son podcast.

Transformer la frustration en motivation

Pour appuyer son propos, l’ancien défenseur emblématique de Manchester United avance que cette défaite est aussi à relativiser au regard du récent enchaînement des Gunners. "Ils pourraient se dire que Manchester City n'est qu'à quelques points d'eux, mais Arsenal a connu une semaine difficile. On pourrait même dire que c'est la semaine la plus difficile de la saison pour Arsenal (les Gunners ont affronté Chelsea et Aston Villa à l'extérieur, ainsi que Brentford à domicile, ndlr). Ils vont se rendre compte que Manchester City connaîtra aussi ce genre de semaines à certains moments de la saison", a-t-il mis en avant, oubliant aussi de rappeler que la semaine précédente, les hommes de Mikel Arteta avaient croisé Tottenham et le Bayern Munich, pour deux victoires marquantes. "Je pense qu’à la fin, vous devez vous servir de ça comme une motivation et en faire une force, car cela peut arriver et nous devons l’accepter pour devenir encore meilleurs", a confié Justin Timber, reconverti défenseur central de fortune dans un contexte où son manager basque doit composer sans sa paire titulaire (Gabriel Magalhaes et William Saliba) ou encore Cristhian Mosquera.

S’il appelle à ne pas céder à la panique, Gary Neville confirme que la situation a évolué en faveur de Manchester City, revenu à un point. "Je ne pense pas qu'il faille paniquer, mais ils vont certainement sentir la pression sur Manchester City et Pep Guardiola, et je pense que City se dira : 'Si nous pouvons rester aussi proches jusqu'en avril, mai, on verra de quoi ils sont capables.' C'est ce que Manchester City doit faire : tenir bon, rester vigilant et voir de quoi ils sont capables, de quoi ils sont faits et comment ils se comportent dans une véritable course au titre", croit l’ancien défenseur. Une stratégie payante en 2023-2024, quand les Cityzens avaient réussi à faire craquer les Gunners dans le sprint final.

"C'est la saison de l'irrégularité"

Néanmoins, la légende des Red Devils conserve des réserves à propos de la bande à Pep Guardiola. Contrairement à ses devancières, celle-ci lui semble moins implacable. "Manchester City vous donne une chance. Les équipes de Manchester City qui ont remporté le championnat pendant toutes ces années consécutives ne vous laissaient pratiquement aucune chance, mais maintenant, à chaque fois que je les regarde jouer, je me dis : 'Oui, tu as une chance de marquer des buts (contre eux)'. Ils vont se prendre une bonne leçon une fois ou deux", a-t-il assuré.

Dans ce contexte, pour lui, la clé résidera dans la constance. Cette constance dont Arsenal a fait preuve jusqu’à présent. "Arsenal va devoir faire preuve de la même fiabilité et de la même régularité qu'en début de saison pour remporter le championnat. C'est la saison de l'irrégularité. Tout le monde est imprévisible. On l'a vu avec Liverpool, Chelsea (contre Leeds), Manchester United jeudi… Les équipes qu'on aurait attendues dans le top six – Tottenham – sont complètement déboussolées. Villa était au plus bas il y a deux mois, et maintenant ils sont remontés. C'est vraiment étrange", a-t-il observé.

Justement, la consistance des différents prétendants au titre de champion d’Angleterre sera éprouvée dans les prochaines semaines avec l’enchaînement du Boxing Day, période charnière où Sir Alex Ferguson et tant d’autres avaient coutume de dire qu’on n’y gagne pas le championnat mais qu’on peut aisément l’y perdre. "Noël est une période importante. Il y a énormément de points à prendre. Décembre est un mois crucial, avec plus de matchs de Premier League que d'habitude. City a de quoi être optimiste, mais je pense toujours qu'Arsenal est favori – même si j'en suis moins sûr qu'il y a une semaine environ", a conclu Gary Neville.

Aux hommes de Mikel Arteta de serrer les rangs et de traverser la fin d’année aussi bien que possible, en espérant que leurs rivaux connaissent une ou plusieurs déconvenues pour reprendre leurs aises sur le trône britannique.