Au lendemain de la victoire du Portugal face à l’Allemagne (2-1), c’est au tour de la France et de l’Espagne d’entrer sur le terrain pour disputer la seconde demi-finale de la Ligue des nations. Un match qui sent la poudre entre les deux derniers vainqueurs de la compétition. Au-delà de leur statut, les deux équipes ont un compte à régler. Il y a un an, elles s’étaient déjà retrouvées à ce niveau lors de l’Euro 2024. Une demi-finale âprement disputée qui avait vu la Roja se défaire de la rugueuse formation tricolore grâce notamment à l’impétueux talent de Lamine Yamal, auteur d’un but resté dans les mémoires (2-1).

"L'Espagne est une équipe plus complète"

Un an plus tard, c’est à nouveau en Allemagne que Français et Espagnols ont rendez-vous. Et si les Bleus veulent prendre leur revanche, Marcel Desailly se demande bien comment ils y parviendront. "L'Espagne est une équipe plus complète. La France battait l'Espagne au Championnat d'Europe et soudain, les Espagnols ont trouvé un peu de magie, à la fois individuellement et collectivement. Je ne sais pas comment la France peut s'adapter pour battre cette même équipe", a analysé l’ancien défenseur tricolore dans un entretien accordé à Marca.

Observateur privilégié, le champion du monde 1998 n’hésite d’ailleurs pas à dresser un parallèle entre le champion d’Europe et son équivalent chez les clubs. "L'Espagne ressemble au Paris Saint-Germain, en ce sens qu'elle a une possession de balle, mais aussi des individualités comme Lamine Yamal et Nico Williams. Ils ont un collectif, mais aussi des individualités qui peuvent faire la différence à tout moment", a-t-il estimé.

La magie des individualités françaises

S’il ne tarit pas d’éloges à propos de l’équipe dirigée avec maestria par Luis de la Fuente, Marcel Desailly n’enterre toutefois pas l’équipe de France. "Deschamps est en train de superviser une transition et d'intégrer de nouveaux joueurs dans son système, et je pense que le nouveau système peut réussir. Nous verrons, car même si nous pensons que l'Espagne est une équipe plus complète, la France est mieux préparée aujourd'hui qu'elle ne l'était à l'époque", a-t-il nuancé auprès du quotidien sportif madrilène.

Plus qu’une meilleure condition physique qui reste à démontrer, c’est sur le plan individuel qu’il voit un autre espoir pour les hommes de Didier Deschamps. "Peut-être que ce match pourrait être décidé par la brillance individuelle de la France", a-t-il avancé. Si tout le monde pense évidemment à Ousmane Dembélé, dans une forme étincelante ces derniers mois, l’ancien défenseur de l’AC Milan attend beaucoup de Kylian Mbappé. "Techniquement, collectivement, l'Espagne est largement favorite face à la France. Un seul joueur français peut apporter de la magie, Mbappé et peut-être Dembélé (…) Lorsque nous avons joué contre eux, Mbappé aurait pu faire la différence, mais ce n'était pas son moment", a précisé Marcel Desailly, qui attend beaucoup de l’attaquant du Real Madrid, sacré Soulier d’Or de la saison.

Ce dernier se fera une joie de donner raison à son aîné, à moins qu’un autre ne lui vole la vedette. Une perspective pas impossible au regard de la densité de talents qui s’exprimeront sur la pelouse de Stuttgart. Une chose est sûre, la France et l’Espagne sont prêtes pour l’épisode II en Allemagne. Un match qui donnera une tendance sur les forces en présence et qui permettra au vainqueur non seulement de rêver à un nouveau titre, mais aussi de prendre l’ascendant psychologique sur son adversaire à un an de la Coupe du monde.