Carabao Cup : Arne Slot droit dans la tempête
Après l’élimination de son équipe contre Crystal Palace (0-3), le manager de Liverpool a balayé au micro de Sky Sports les critiques lui reprochant d’avoir aligné une équipe bis.
Liverpool ne s’en sort pas et continue d’essuyer la tempête dans laquelle il est pris depuis plusieurs semaines. Hier soir, le champion d’Angleterre a été emporté par la fougue de Crystal Palace en huitièmes de finale de la Coupe de la Ligue anglaise (0-3). "Ce n’est pas dans les normes de Liverpool de perdre cinq matchs sur six, ou six sur sept", a reconnu Arne Slot à Sky Sports.
Sauf que la norme n’est pas l’apanage du manager néerlandais, qui verse dans l’exceptionnel depuis son arrivée sur les rives de la Mersey. Après une saison comme dans un rêve, ou presque, au bout de laquelle il a remporté le titre en Premier League, l’ancien de Feyenoord voit son équipe prendre l’eau de toutes parts sans parvenir à colmater les fuites. À Anfield, les Reds ont concédé une défaite historique, car la plus lourde sans parvenir à inscrire de but depuis plus de… 91 ans (0-3 contre Bolton le 17 février 1934).
Un effectif trop court ?
Plus que cette drôle d’anecdote, cette défaite passe d’autant plus mal qu’elle a été concédée avec une équipe très largement remaniée. En effet, Arne Slot avait décidé de laisser au repos ses cadres (Salah, van Dijk, Wirtz, Konaté, Mamardashvili, Szoboszlai…) et d’aligner plusieurs gamins, à l’image de Kieran Morrison (18 ans), Trey Nyoni (18 ans) ou encore Rio Ngumoha (17 ans). Une composition baroque qui a cristallisé les critiques. "Tout le monde peut avoir un avis à ce sujet, mais avec l’équipe nous avons – peut-être 15, 16 joueurs de la première équipe disponibles – c’est le choix que j’ai fait. La dernière fois que nous avons joué contre Southampton ici en Coupe de la Ligue, Giovanni Leoni s’est blessé. Nous n’avons pas une équipe aussi grande que les gens pourraient le dire. Il y avait tellement d’attention sur la somme d’argent que nous avons dépensée. Les gens pensent tout à coup que nous avons 25 joueurs disponibles. Mais nous avons principalement 20 joueurs, puis nous avons quatre blessés", a justifié Arne Slot.
Ce sont même six joueurs qui pointent à l’infirmerie des Reds : Alisson, Alexander Isak, Jeremie Frimpong, Giovanni Leoni, Ryan Gravenberch et Stefan Bajcetic. Un handicap auquel s’est ajoutée l’absence, pour cause de suspension, d’Hugo Ekitike, dans un contexte où les matchs s’enchaînent tels des vagues déferlant sur la côte. "Je n’ai qu’un seul arrière droit, Conor Bradley, comme exemple. Chaque fois que je devais le faire jouer deux fois en trois jours ou trois fois en sept jours la saison dernière, je devais le remplacer en raison d’une blessure aux ischio-jambiers ou autre chose", a illustré le Néerlandais, visiblement agacé, avant d’en rajouter une couche au micro de la chaîne britannique : "Est-ce que je suis prêt à prendre ce risque avec une si grosse semaine qui arrive ? La dernière fois, j’ai joué contre un joueur qui n’était pas complètement préparé — nous pensions qu’il était préparé, mais c’était la première fois — Isak, il s’est blessé. Si j’avais joué Virgil et Ibrahima Konaté, par exemple, et que l’un d’eux s’était blessé, les gens auraient dit 'quel choix stupide !'"
Le nouveau bourreau
Un argumentaire qui se tient, tant les observateurs ne se seraient pas fait prier pour le vilipender si un tel scénario s’était produit. Assumant ses choix, Arne Slot a également tenu à souligner l’adversité rencontrée hier soir. "Et aussi, avec les joueurs clés, il était très difficile pour nous, pour nos débutants, de battre Palace, parce que ce n’est pas la première fois que nous perdons contre eux", a-t-il rappelé.
Les Eagles sont en effet devenus les bourreaux des Reds ces derniers mois, les dominant lors du récent Community Shield (2-2, 3-2 t.a.b.) puis en Premier League (2-1). Cette dernière défaite est d’ailleurs ironiquement le moment de bascule de la saison de Liverpool, qui n’a donc remporté qu’un match sur les sept derniers disputés toutes compétitions confondues.
Une anomalie que le champion d’Angleterre espère corriger samedi contre Aston Villa, où il cherchera aussi à éviter une cinquième défaite de rang en championnat, ce qui ne lui est plus arrivé depuis septembre… 1953. Ensuite, il lui faudra enchaîner contre le Real Madrid mardi soir en Ligue des champions avant d’aller rendre visite à Manchester City le 9 novembre. Un enchaînement qui explique aussi la prudence d’Arne Slot et son souci de préserver ses forces vives, quitte à sacrifier une compétition "annexe" au cœur de la tempête.








